27/04/2007

cassandre...


Le Xxe siècle a arraché à
l'antisémitisme son secret apocalyptique.
L'antisémitisme, c'est la haine de l'autre et cette
haine, ce n'est pas l'aversion pour la différence de
l'autre homme, pour son étrangeté, pour son
exotisme ou pour son infériorité
supposée ; c'est l'allergie à sa
proximitié, la révolte et le ressentiment
contre la violence de la relation sociale.


Tordre le cou au scrupule d'être ; libérer la
vie de toute immixtion étrangère, la
déployer sans entrave, lui rendre sa hargne, sa
cruauté naturelle, sa vitalité sauvage et sa
spontanéité de somnambule ; faire taire les
visages en les réduisant à des
échantillons ou à des exemplaires d'une
espèce ; substituer, en guise de socialité, la
fraternité raciale à la proximité de
l'autre homme : ce qui dénote, par antiphrase, cette
nostalgie hitlérienne d'un monde sans autrui, c'est
l'inquiétude où le fait même d'autrui
plonge l'existence.



Alain Finkielkraut





et maintenant, changer "antisémitisme" dans le texte par n'importe quel mot porteur d'exclusion... outre le fait historique et la signature du temps, la mécanique fonctionne encore et le même ignore qu'il la cautionne...



je voulais intituler ce billet "cas cendres...", mais je vais peut être m'a demi autocensurer...



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