Robert
Namias, directeur de la rédaction de TF1 et président du Conseil
national de la sécurité routière, était l'invité de RTL, ce matin, à
7h50.


Faut-il baisser encore le seuil d'alcoolémie au volant? Il est
aujourd'hui de 0,5 gramme d'alcool par litre de sang et le Conseil
national de la sécurité routière (CNSR) que préside Robert Namias
préconise de l'abaisser à 0,2 gramme. Une mesure, on le sait déjà, que
le gouvernement ne prendra pas. Peu importe, l'essentiel est dans le
message, et celui ci ne tient pas dans les chiffres. Quand on se
prépare à prendre le volant, suggère le CNSR, il ne faut pas boire, pas
boire du tout, pas un verre, pas un peu de vin, rien, nada, pas
d'alcool. Pourquoi? Parce qu'il en va de la sécurité de tous, de la
sienne, mais après tout chacun fait ce qu'il veut de sa vie, mais de
celle des autres qui est infiniment précieuse, celle des autres, des
innocents qui n'ont rien demandé, qui marchent sur un trottoir où un
chauffard vient les faucher, ou qui cheminent paisiblement sur une
départementale quand un dingue vient leur rentrer dedans.


On pourrait débattre à perte de vue de tout ceci, prendre des
exemples à l'étranger, montrer, comme cela a déjà été dit dans un
commentaire, que la Grande Bretagne conserve un taux d'alcoolémie
autorisé important et n'en enregistre pas moins des progrès en matière
de sécurité routière. Sans doute.
Personnellement, toutefois, j'ai
été sensible à un propos de Robert Namias, un propos tout simple, qui
rend théologiques beaucoup des arguments raisonnables qui nourrissent
ce débat. Il parlait du coup de téléphone qui vous réveille dans la
nuit et vous apprend d'horribles nouvelles dont, disait-il, vous ne
parvenez jamais à surmonter la peine et la douleur qu'il annonce.
Voilà
bien, au bout de tous les raisonnements, l'enjeu dans ce domaine:
prévenir les accidents, épargner des vies humaines, éviter des
handicaps. Si le prix pour y parvenir est d'imposer l'idée qu'avant de
conduire, on ne doit pas boire, pas boire du tout, pas boire un verre,
alors il faut souhaiter que l'idée finisse un jour par s'imposer.



Photo AFP

y a des fois, je ne peut pas m'empêcher de me demander pourquoi autant de soins pour ensuite laisser pourrir les survivants ou les épargnés, comme vous voudrez, dans la misère morale ou pécuniaire...

pourquoi ?..
parce que face à l'accident tout le monde est égal, tous exposés pareil, même: les riches seraient plus exposés puisqu'eux peuvent rouler autant qu'ils le veulent et disposent de plus d'occasions...