30/04/2007

traces de sable... amères...

souvenirs...
pour écouter sur le vif...

mentons mentons, il en restera toujours quelque chose...

je viens de comprendre pourquoi les deux cons de bogdanov se sont fait greffer un menton de deux mètres de long : premièrement pour ne pas qu'on voit leur long nez quand ils se laissent aller à dire trop de connerie...

deuxièmement, pour cacher leur double menton, effet de l'âge, derrière ce cap mentonaire...



en conclusion, les deux extraterrestres préfèrent le ridicule aux atteintes de l'âge, se refusent en quelque sorte, et viennent te donner des leçons de comportement; on met jamais les bons coupables à la trappe...

de jules à luc, les soudards de la république...

putain, fait pas bon avoir des enfants, par les temps qui viennent...



mais le bougre est sans vergogne, rien ne l'arrête sur le terrain de la démagogie...





révisions : derniers devoirs avant la vacance...

la joyeuse farandole...



la collection va bientôt s'agrandir avec le triangle noir et le triangle gris...

" toutes les composantes de la gauche "...

filoche, je t'en veux de t'être trompé...

triangle rouge...

voilà comment se combat le loup en le faisant sortir du bois...

contre courant...

je vais en étonner plus d'un, mais je vais voter sarkozy au second tour, parce que je crois en lui...
je crois en lui comme le refondateur de la gauche, ou du moins d'une certaine partie de la gauche, gauchisante et activiste...

je vous invite à voter pour sarkozy, pour lui donner un score pire que celui de chichi...
le petit chef, ne se sentant plus de joie, qu'il soit fort, qu'il soit dur, qu'il soit injuste, qu'il se sente sans limites...
que ceux qui l'ont voulu sachent enfin pourquoi nous ne voulions pas de lui ...

et puis, c'est sot, mais d'avoir voté pour lui, ça m'aidera à le supporter pendant cinq ans...

quoi, j'ai tord, bien sûr que j'ai tord, mais je préfère avoir tord avec nicolas qu'avec ségolène, je préfère conserver l'illusion que le parti socialiste sera un jour de gauche et conserver des raisons de voter à nouveau un second tour pour la gauche, pas pour une "gauche" de droite...

29/04/2007

christique...

nicolas sarkosy dit : "c'est le fort qui doit tendre la main"...



quelle beauté, quelle élégance...il n'oublie que de terminer sa phrase:

le faible lui, doit se contenter de tendre la joue...
ce que je vais faire, railleur...

ils ont peur de la liberté...


faites trembler le capitalisme, éduquez vous...

l'art de désaler les cons...

je fais parti de ceux que la muse habite même si j'aime conserver le choix dans les dates, mais j'aime pas qu'on me brouille l'écoute...

des commentaires qui résonnent comme des aveux...

et bien non, ce qui nous attend ne dépasse pas notre imagination, c'est justement celà et uniquement celà qui légitime et rend tenable une forme de prise de position aussi radicale.

nous sommes intellectuellement insoumis...
nous n'avons pas besoin d'un capo qui réfléchit pour nous...

nous sommes tout simplement
et la somme que nous sommes vaut tout autant que l'addi(c)tion des voix de ton gourou totalitaire...

c'est si bon la france républicaine

espèce de grosse pute, ce qui t'attend dépasse ton imagination si t'en a

commentaire n° : 3 posté par : france républicaine le: 29/04/2007 10:11:45

visible ici

est ce que la sofres considère ça comme un échantillon représentatif ?
faut dire aussi, qu'on est très forts à la pêche aux imbéciles...

fort matage...












www.cettefrancela.net

vase communiquante...

mon opinion est faite, depuis longtemps...

il y a des phrases qui ne passent pas, des éléments de programmes qui sont inacceptables, des fréquentations qui ne sont pas négociables...



il est hors de question que par idéologie, je me rallie à un parti intégrant dans son programme les développements du front national, au prétexte que celui ci doit être contenu...

pour moi, éviter la montée de le pen en lui piquant son programme, ce n'est pas le faire reculer, c'est le faire vivre...



je conçois facilement que la droite traditionnelle, gênée par la progression du score du front national qui l'ampute de ses voies par la droite, tente de faire croire que la montée de celui ci est organisée par la gauche...

mais force est de constater que chaque fois que la droite pour recupérer des voies au centre, à gauchisé son discours, donc s'est moins droitisé, elle à laissé sur sa droite une frange insatisfaite d'électorat qui a toujours été récupérée, qu'ellle que soit l'époque par une droite plus extrême qu'elle...



le fait est également que chaque fois qu'elle se radicalise à nouveau, qu'elle intègre un discours étant compris par l'extrème droite comme une reprise de ses thèmes, la part congrue laissée à cette extrème par la droite traditionnelle s'amenuise, c'est le constat de cette élection, où en récupérant par de petites phrases ou des discours de circonstance les idées de le pen ,la droite dite constitutionnelle a fait reculer le taux des exprimés auprès de l'extrême droite...

les électeurs jugeant plus appropriés de voter directement pour le candidat le plus à même de mettre en oeuvre son programme...



le simple fait que le pourcentage de la droite extrême ait baissé, loin de nous réjouir, devrait au contraire nous alerter sur le réel contenu du programme que porte nicolas sarkozy...

il nous faut surtout rester très critique sur les arguments selon lesquels ce serait la gauche qui instrumentaliserait l'extrémisme de droite à seul fin d'affaiblir une droite constitutionnelle... seul le contenu du discours de la droite esr responsable du plus ou moins grand score de sa propre droite, de même qu'en 2002 seul le contenu du programme socialiste est responsable de sa défaite au premier tour...







28/04/2007

le bal des traitres...

pour ramasser les miettes et parce que les élections législatives suivent les pestilentielles, quelques caciques en place se rallient à la dernière minute (après les résultats du premier tour) au candidat le mieux placé...

fine stratégie pensent ils...



oubliant qu'en cas de combat, les présumés traitres, les ralliés de la dernière heure sont en général les troupes envoyées sur les fronds les plus chauds, comme viande à canon, ce qui a l'avantage en les utilisant tout de suite, de préserver le contingent de ses troupes fidèles et d'éviter en cas de renversement une traitrise à double détente qui les verrait rallier le camp adverse, flairant une circonstance favorable...

le jeu est donc de les user dès le début de l'engagement...



mais c'est en général ce que les traitres ignorent ou veulent ne pas savoir tout plongés dans l'euphorie de leur frais ralliement...



en général, lorsque le chef des armées ennemies est réputé être juste, les ralliements de dernière minute sont peu nombreux, le traitement des vaincus n'étant pas sensé  être calamiteux au delà de ce qu'exigent les  conditions d'une guerre, par contre quand les ralliements et les allégeances de dernière minute sont nombreux c'est que l'adversaire est connu comme intraitable, ce qui a pour effet d'amplifier le mouvement dans l'espoir de trouver comme allié un meilleur traitement que comme adversaire...

c'est souvent oublier l'intraitabilité  du vainqueur...



mais les traitres sont ainsi fait, ils se rallient toujours au camp du plus fort quoi qu'il leur en coûte...

Le débat Royal-Barou serait "anticonstitutionnel", selon André Santini



PARIS (AP) - Le député UDF André Santini, soutien de Nicolas Sarkozy, a estimé jeudi qu'un éventuel débat entre Ségolène Royal et François Bayrou serait "anticonstitutionnel" et a dénoncé "une imposture".


"C'est
anti-démocratique, c'est même anticonstitutionnel", a estimé M. Santini
sur Canal+. "C'est une imposture, c'est du théâtre de boulevard".


Selon
le député des Hauts-de-Seine, "il y a deux candidats au deuxième tour,
point final. Il n'y a pas trois candidats. On vient d'inventer les
triangulaires constitutionnelles". Et d'ironiser sur la "une" de
"Libération" ("Un flirt prometteur", NDLR): "la politique c'est un
flirt? Ça va être une partouze bientôt, puisqu'il y en a trois
(candidats, NDLR)".sarkozy à l'enculade, alors, pour continuer la métaphore du plus drôle de nos députés, qu'on ne connaissais pas jusqu'à maintenant pour sa faculté à endosser le costume du traitre...


André Santini a également souligné qu'il
n'avait "aucune envie" de rejoindre le nouveau Parti démocrate dont la
création a été annoncée mercredi par François Bayrou, dénonçant un
"parti fourre-tout". "Le centrisme n'est pas soluble dans le
socialisme", a-t-il affirmé. AP

un petit dernier pour la dé-route...


des rats passent qui nous rapinent...

dans mes vieux pochoirs...


ça a vingt ans, y a pas un mot à changer...

si ce n'est que le vieux sera calanché à la prochaine, bon débarras...

voilà comment j'aime la chienne à drucker...

au marché...

discution avec un militant CNT
les anars de la CNT appellent à l'abstention, fidèles à leur tradition...

au moment où la maison brûle, il peut paraitre futile de débattre de la couleur des seaux...
parce que justement la maison continue de brûler pendant les débats...

à moins que : on considère que le feu soit le seul moyen de faire table rase de la maison pour en construire une plus belle et pas simplement continuer de plus ou moins bien bricoler celle là...

ce qui veut dire accepter d'être pour un moment, sans feu ni lieu...
un comble après l'incendie...

secret de fabrication...

...artifices de campagne...

os court...

tiens, c'est vrai, j'ai pas beaucoup de commentaires d'extrême droite chez moi...

je ne sais pas pourquoi...



peut être parce que je ne suis pas une fille...

et qu'en plus d'être cons, ils sont sexistes...



sarkozy, c'est pas mon genre...

argumentaire ici, attention sensible !..



bonus : ne ratez pas le géronimo, dans l'angle gauche de l'écran...

quoi ! géronimo, ça vous dit rien?... tant pis pour vous...



mais si...

vous voyez bien...

27/04/2007

ensemble tout deviens possible...

attention ce message est subliminal, c'est pourquoi il est trompeur...



tous ensembles, c'est un slogan syndicaliste de gauche...

un autre monde est possible, aussi...



mais c'est bien le moindre que l'on puisse attendre d'un démagogue, de savoir accommoder les restes...



quand on vous dit : ensemble tout deviens possible, méfiez vous c'est vous tous qu'on prendra pour cible...

par delà le bien et le mal...

au mal nécessaire...pour s'en sortir...



je lui préfère le bien utile qui aboutit au vivre ensembles...

cassandre...


Le Xxe siècle a arraché à
l'antisémitisme son secret apocalyptique.
L'antisémitisme, c'est la haine de l'autre et cette
haine, ce n'est pas l'aversion pour la différence de
l'autre homme, pour son étrangeté, pour son
exotisme ou pour son infériorité
supposée ; c'est l'allergie à sa
proximitié, la révolte et le ressentiment
contre la violence de la relation sociale.


Tordre le cou au scrupule d'être ; libérer la
vie de toute immixtion étrangère, la
déployer sans entrave, lui rendre sa hargne, sa
cruauté naturelle, sa vitalité sauvage et sa
spontanéité de somnambule ; faire taire les
visages en les réduisant à des
échantillons ou à des exemplaires d'une
espèce ; substituer, en guise de socialité, la
fraternité raciale à la proximité de
l'autre homme : ce qui dénote, par antiphrase, cette
nostalgie hitlérienne d'un monde sans autrui, c'est
l'inquiétude où le fait même d'autrui
plonge l'existence.



Alain Finkielkraut





et maintenant, changer "antisémitisme" dans le texte par n'importe quel mot porteur d'exclusion... outre le fait historique et la signature du temps, la mécanique fonctionne encore et le même ignore qu'il la cautionne...



je voulais intituler ce billet "cas cendres...", mais je vais peut être m'a demi autocensurer...



ça va pour cette fois, mais faut pas y prendre goût...

6 TRACTS CONTRE SARKOZY



Pour les adhérents et comités locaux d'Attac et tous les groupes militants qui le souhaitent



Le 27 avril 2007.



Le réseau Avenir d'Attac met à disposition 6 tracts téléchargeables à l'adresse suivante :



Tract : « Le bilan calamiteux de Nicolas Sarkozy » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article261 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article261)



Tract : « Sarkozy, le candidat du chômage » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article262 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article262)



Tract : « Sarkozy, le candidat de l'Europe néolibérale » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article263 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article263)



Tract : « Sarkozy, le candidat des inégalités » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article264 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article264)



Tract : « Sarkozy, le candidat de l'insécurité et contre les libertés » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article265 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article265)



Tract : « Sarkozy, le candidat qui est contre les retraites » :



http://www.avenirdattac.net/spip.php?article266 (http://www.avenirdattac.net/spip.php?article265)

26/04/2007

domini : qu'un ?...

il parait que dieu nous a voulu libre, et bien si je suis libre : dieu je l'emmerde et je revendique le droit à ce qu'il me foute la paix...

cac 40 voleurs...


bienvenue, bienvenue dans un monde nouveau...

25/04/2007

ho hisse...


hardy les petits, poussons c't'âne dehors...

royal...

ce soir sur la 2 à "à vous de juger", ségo tiens le discours le plus à gauche et le plus cohérent de sa campagne, alors même que sa gauche est exsangue...

je veux être le président qui...

Le pouvoir, bien entendu, mais
pour quoi faire ?
Pour vous diviser. […]
Tout comme Reagan aux États-
Unis et Thatcher en Angleterre
dans les années 1980, Sarkozy est
un millionnaire, ami des grosses
fortunes et des PDG, qui va
détruire la classe moyenne – vous,
qui avez un travail correctement
rémunéré, vous ne vous rendez pas
compte que vous êtes dans le
collimateur de son projet
économique.
Sarkozy sait, comme toute
personne riche, qu’il y a des
milliards d’euros qui tomberont
dans les poches des autres riches
une fois abolis le Smic, les services
sociaux, l’éducation publique, la
couverture équitable de santé, les
transports publics, tout ce qui est
fondé sur la solidarité.
Il veut que vous ayez peur de votre
prochain, que vous convoitiez ce
qu’il a, que vous le méprisiez.
Et, sur le plan international, c’est
aussi la haine et la peur de
« l’autre » qu’il veut voir implantées
dans l’esprit des Français. […]
Mais revenons à vous, Français
« moyen », peinard, qui avez fait
des études et décroché un boulot
assez bien payé. Vous avez votre
maison, votre bagnole ; si vous
tombez malade, ce n’est pas grave,
vous êtes assuré. Vous avez des
enfants […] et, justement, vos
enfants, comment vont-ils se payer
leurs études quand l’éducation sera
privatisée et que ça coûtera la peau
des fesses ? Et que feront-ils, une
fois installés dans leur métier ou
leur entreprise, lourdement
endettés, lorsqu’ils tomberont
malades ? Parce que les assurances
privées vont coûter quatre fois plus
chères que la Sécu (allez voir sur
Internet combien ça coûte aux
États-Unis), ils seront obligés de
fermer boutique ou bien ils seront
licenciés – il y aura un énorme
réservoir de laissés-pour-compte,
une main-d’oeuvre corvéable à
merci et payée au lance-pierres,
pour prendre leur place.
Sarkozy est un disciple de Bush, il
veut que la France devienne
comme les États-Unis – une société
divisée : 1 % de la population qui
détient la plupart des richesses, une
petite classe supérieure pour faire
fantasmer les autres : vous, vos
enfants, vos amis, qui irez trimer
pour des clopinettes, sans services
publics, mais avec beaucoup,
beaucoup plus de prisons…

inter rogations...

mais où donc est passé "ni holas culot"...

exo : n'errer...

Des chercheurs suisses et européens ont découvert la première planète hors du système solaire à présenter des conditions favorables au développement de la vie.

Ceux qui se prendraient à rêver de fuir la Terre doivent cependant savoir que la 'nouvelle Terre' se situe à 20,5 années-lumière de notre Planète bleue.

on l'a échappé belle, elle est hors de portée, tant mieux pour elle...

rétro viseur...

vanité...

l'homme réputé le plus riche de la ville est mort dernièrement, figurez vous qu'il est parti les mains vides...

nous vous devons plus que la lumière...


vous allez aimer vivre dans un livre de kafka...

et encore, moi c'est simple, je suis juste négligent, mais je peux payer cash...qu'en est il de ceux qui sont juste justes...
ceux que nous serons tous bientôt...
pour ceux qui avaient déjà une conscience, rappelez vous de l'avènement de mme tas de chair...

24/04/2007

alain t'es rieur...

entendu à la radio : "le philosophe alain soral"...

il y a des mots qui acolés sentent un peu la merde...

feu, utile...

pire encore, en votant utile, vous avez définitivement discrédité l'idée d'un vote "non" antilibéral, à la constitution européenne ...au bénéfice de l'idée qu'il n'ai été qu'un vote de pure contestation...

vous vous êtes aussi désarmés de ce coté là, laissant les coudées franches pour la reprise d'une constitution européenne d'esprit libéral...

23/04/2007

à tous ceux qui ont voté utile...

vous avez laissé passer la seule chance qui vous était donnée d'exprimer vos opinions...
tout compte fait, pour quel résultat?..

vous vous êtes livrés désarmés et pire encore, vous aurez voté bayrou deux fois : la première au premier tour et la seconde fois parce que l'orientation du parti socialiste ne se fera que vers l'UDF pour essayer de capter des voix...

comment se sent on nu?...

entendu sur là bas si j'y suis...

l'utopie totalitaire selon laquelle "tout est possible" n'a réussi à démontrer qu'une seule chose jusqu'à présent : à savoir qu'il est possible de tout détruire...

22/04/2007

senti mettre...

comme disait le toutologue, dans un commentaire:le mètre, il en faut un,
mais les soixantes centimètres qui restent vont être durs à faire passer....

rien de neuf...

dans le petit village où je vais voter, on était que neuf à avoir osé bové...
moins que de votants cpnt...

mais sur cinq cent électeurs inscrits : 106 sarko
104 ségo
94 le pen
73 bayrou
et les miettes...
il y a déjà longtemps que c'est comme ça, mais je n'arrive toujours pas à comprendre ni pourquoi, ni qui...
il me faut me résigner, j'habite un village d'iréductibles imbéciles...

y a des jours comme ça, je le déteste...

repris tel que du blog de michel onfray...
Juste avant les jeux du cirque.

Juste avant les jeux du cirque.
Vendredi 20 avril 2007, 16h00.

La campagne officielle se termine. Les élections présidentielles sont donc finies. Dans quelques temps, nous aurons, comme prévu, un président, ou une présidente de la République libéral et, fors, le style, les choses continueront comme avant. De fait, sauf exception notable, José Bové ne sera pas présent au second tour, ni Arlette Laguiller. Si Le Pen s’y trouve, cela signifiera que l’autre candidat en lice sera élu au second tour dès le premier. Tablons donc sur Sarkozy, Royal ou Bayrou. Tiercé probable, ordre improbable. Or Nicolas, Ségolène et François, tous trois électeurs et militants du « Oui » au référendum que nous savons, reprendront le bâton de maréchal laissé par Chirac, ouiste lui aussi, qui le tenait d’un autre ouiste, Mitterrand, Grand Ouiste en Chef et patron de tous ces rejetons.
Grande perdante de ces élections, la gauche antilibérale dont le spectacle aura été pitoyable de bout en bout… Dernières nouvelles en date, José Bové veut bien, désormais, de l’alliance qu’il avait refusée il y a quelques jours à Olivier Besancenot, après avoir fait savoir, avant de se décider au combat in extremis, qu’il ne partirait pas pour une candidature de plus, puis de faire, comme les autres, une campagne autocentrée et méprisante pour les victimes du libéralisme qui seront les véritables laissées pour compte de ces minables combats de personnes. Car les « programmes », appelons ça comme ça faute de mieux, se distinguent à peine chez les cinq clients antilibéraux.
Avant-hier, hier, aujourd’hui, demain, après demain, une fois élu le chef d’Etat libéral, des hommes et des femmes coucheront encore sous les ponts, mourront de froid ; certains ne dîneront pas à leur faim ; leurs enfants demanderont à manger et les frigidaires seront vides ; des ouvriers se pendront dans leurs usines, leurs veuves resteront seules, misérables, endettées, avec leurs enfants en bas âge devant le cercueil de celui qui se sera passé une corde au cou et aura laissé une lettre expliquant qu’il n’en peut plus de cette vie d’esclave post-moderne ; des salariés verront leur entreprise fermées le petit matin où ils viendront reprendre leur travail ; en regardant par la fenêtre, ils découvriront que les patrons voyous ont fait déménager les machines dans la nuit pour les transférer au Portugal ; des femmes ne diront rien à leur mari, et profiteront de l’absence de leurs enfants partis à l’école pour chercher sur internet un homme en quête d’objet sexuel qui leur laissera en partant un billet de cinquante euros avec lequel elles achèteront à manger : ce soir-là , dans la cuisine, on mangera de la viande humaine ; elles pleureront toutes les larmes de leurs corps, en silence, sanglotant loin du monde, sans confident, sans confidente, violées mais contraintes à subir sans broncher, ni récriminer, par la pauvreté que leur inflige le système libéral ; des jeunes filles et des jeunes garçons renonceront aux études qu’ils escomptaient faire parce qu’ils n’auront pas les moyens de s’acquitter des frais d’inscription ou de payer le loyer d’un minuscule studio dans une ville universitaire, ni même de se nourrir faute de parents assez riches ; des personnes s’endetteront et contracteront un prêt dans une banque qui annoncera ses tarifs sans broncher afin de pouvoir payer un cercueil correct et un enterrement décent à leur père ou mère, grand père ou grand-mère ; on verra même un jeune homme creuser la fosse pour ensevelir son père dans le cimetière de son village afin d’alléger l’addition pendant que Noël Forgeard pourrait s’offrir tous les magasins français de Pompes Funèbres avec des indemnités versées pour le remercier d’avoir mis une entreprise sur la paille et des milliers d’ouvriers au chômage; des anonymes entreront dans une pharmacie et présenteront leur ordonnance renouvelée depuis des années pour acheter leurs anxiolytiques, leurs antidépresseurs, leurs somnifères, ils rentreront chez eux, ouvriront une bouteille de vin, regarderont la télévision en mangeant ; hagards , ils ne parleront ni à leur conjoint, ni à leurs enfants ; sur l’écran, on verra Nicolas Sarkozy, nouveau président de la république, annoncer qu’il faut travailler plus et plus longtemps, et plus dur, partir à la retraite bien plus tard, afin de pouvoir engraisser les riches insuffisamment gavés d’or, il parlera alors de « moderniser la France » ; des jeunes filles accepteront un mariage dans lequel l’amour comptera pour peu, elles feront semblant, mais on ne leur aura proposé aucun autre ascenseur social ; des enfants n’auront pas de lunettes, leurs parents cacheront leurs dents en mauvais état, la famille diminuera son espérance de vie car elle n’aura pas les moyens de consulter des médecins, des dentistes, des ophtalmologistes que droite et gauche autorisent à pratiquer le dépassement d’honoraires - quand elle ne leur permet pas d’utiliser les infrastructures publiques pour empocher des bénéfices bien privés ; des enfants tourneront le dos au savoir, à la culture, à l’intelligence, parce que l’école les en aura dégoûté, ils riront du bon élève, « l’intello », « le pédé », « le fayot », ils feront une moue de dégoût devant les livres et s’enorgueilliront de n’avoir jamais mis les pieds dans une bibliothèque ; les mêmes n’auront d’yeux que pour les footballeurs et les tarés de la Star Académie – qu’aime tant Laurent Fabius…- ces minables qui , grâce à la télévision libérale, incarnent l’horizon indépassable de leurs infime poignée de neurones ; apathiques, résignés, fatalistes, ils reverront sans haine le visage de ceux qui leur auront promis monts et merveilles pendant la campagne et qui, devenus ministres, premiers ministres, politiciens professionnels, continueront à séduire, parler, circonscrire, mentir, tout en appuyant sur l’accélérateur libéral ; l’opposition (libérale) fustigera la majorité politique (libérale) et, lors de la prochaine alternance ( libérale) , les opposants ( libéraux) devenus majoritaires ( libéraux) feront de même ; Le Pen et ses idées augmenteront, les bien pensants vociféreront : « le fascisme ne passera pas », BHL rédigera un Bloc-notes, et ses amis libéraux rajouteront une couche bréneuse de leur politique qui constitue un excellent fumier pour les fleurs vénéneuses du front National …
Je pourrais ainsi continuer longtemps ce portrait de la France méprisée, oubliée, négligée par les libéraux, certes, mais aussi par cette gauche anti-libérale qui a été bien plus soucieuse d’elle (logiques de partis, stratégies d’appareils, jeux de personnes, désir de leadership, foire égotiste et narcissique …) que des victimes du marché faisant la loi. En ce sens leur spectacle pitoyable, leur refus de forger une arme de combat efficace, a fait le jeu d’un Parti Socialiste qui n’a pas eu besoin d’aller chercher des voix de ce côté de l’échiquier et qui, dès lors, a dragué sur les terres de la droite – ordre juste et Marseillaise, drapeaux tricolores à domicile et encadrement militaire des « sauvageons », valeur-travail et valeur-famille à quoi il faut ajouter valeur-patrie… - ou du centre, au point que Bayrou a incarné magnifiquement le retour du refoulé de cette gauche de droite qui gouverne depuis 1983. Triomphe de Michel Rocard ! Donc de Mitterrand … Ultime coup de Jarnac des dévots du marché.
Devant l’étendue de ce gâchis, malheureusement, je vais donc voter contre : une fois contre le libéralisme dimanche prochain, une autre fois contre le libéralisme de droite- si la configuration le permet...- dimanche 6 mai. Mais ni l’un ni l’autre de ces deux votes ne me réjouit. C’est dégoûté, écoeuré, nauséeux que je vois cette consultation électorale s’approcher. Si peu d’idées, tellement de vent ! Tellement d’images ! Tellement de papier journal noirci ! Tellement de salive dépensée à la radio, à la télé ! Tellement de tracts et de prospectus ! A cette heure, je pense à Pierre Bourdieu et à son très grand livre La misère du monde.
Dans ce travail inexploité, il y avait pour une gauche radicale ( forte en éthique de conviction, mais pauvre en éthique de responsabilité utile pour infléchir vraiment le cours de la vie des victimes du libéralisme) et pour une gauche gouvernementale, ( faible en éthique de conviction, car tout entière vendue à l’éthique de responsabilité, - chez elle, l’autre nom du cynisme) , l’occasion d’une rencontre bien en amont pour un travail commun. Elle n’a pas eu lieu. Si elle n’a pas lieu bientôt, la rue fera la loi. Et là, le chef de l’Etat sécuritaire qui défendra le libéralisme depuis l’Elysée aura fort à faire. Les vendeurs de gaz lacrymogène vont faire fortune… Camarades libéraux, un conseil : achetez des actions chez nos amis gaziers !

pierre blanche...

c'est la première fois depuis que j'ai le droit de vote que la candidate de lutte ouvrière donne aussi clairement une consigne de vote pour le second tour de la présidentielle...

c'est en faveur de la candidate du parti socialiste : explicite et sans conditions...

pour ceux qui n'entendent pas ça veut dire que la maison brûle...

il ne reste que le mécontentement des électeurs de le pen à l'égard de sarkosy chassant sur leur terres et les tenants du vote utile qui auraient voté bayron jugeant qu'il était le seul à pouvoir faire échouer sarko au second tour, c'est assez maigre en vérité...

étonnant parce qu'inatendu dans sa bouche : DSK dit ne pas se réjouir du déclin du parti communiste, le sire doit se trouver bien seul, l'heure de la réunion venue...c'est toujours un peu dur de savoir ne pouvoir compter que sur soi...

ha, si, un autre espoir, mais c'est plutôt une illusion : les machiavéliques qui ont voté sarko au permier tour dans l'intention de faire monter son score afin de nous foutre la trouille...

faisons les comptes 25 +8+4.5+6 = 43.5 %
25+8+7+9 = 50 %, mais faut vraiment que les électeurs FN en veuillent à sarkosy et considérer que ceux qui devaient se rallier l'ont déjà fait et que la moitié des électeurs de bayrou se reportent au second tour...
mais là je fais un peu l'épicier...

bon, c'est vendu, sarkosy président : entrainez vous à serrer les dents...
vous avez voté pour vous au premier tour? non, ffffffffffffh, tant pis, pas de seconde chance...

20/04/2007

à dimanche : repos dominical...

ni vieux, ni maitre, même soixante...



une consigne:votez pour vous...

y aura pas de le pen au second tour parce que ses idées ont déjà gagné à droite...

sic transit gloria mundi...

"ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme", nous dit le christ, définissant en quelque sorte ce qu'est l'homme véritable, c'est à dire la personne humaine...

il y a plus d'esprit révolutionnaire là dedans qu'il n'y parait...

quoi !..

ÉTATS-UNIS

Démence américaine

Au lendemain du massacre

(33 étudiants abattus par un

dément), lundi, dans une université

de Virginie, c’est l’une des faces

sombres des États-Unis qui resurgit

dans l’actualité : 83 personnes

meurent d’une arme à feu chaque

jour dans ce pays. Soit 30 000 par

an. Dix fois l’attentat contre le

World Trade Center…


Pour 39 % d’entre elles, il s’agit

d’un homicide. Autant de chiffres

trop souvent omis. Pourtant, des

études établissent depuis des

années que plus il y a d’armes

disponibles, en vente libre, plus

grande est la possibilité que cellesci

soient utilisées. Contrairement

à ce qu’affirment les partisans de

l’idéologie sécuritaire, pour qui

l’armement de tous serait dissuasif.

sans cons menteurs...

19/04/2007

ré gale...

c'est bon parfois de se faire insulter...
pardon, je voulais dire inculter...

18/04/2007

l'écouleur de la raie publique...



il parait que dans la boite il y a une autre boite, que personne n'a encore osé ouvrir : lors d'un happening au centre beaubourg, une de ces boites a été ouverte avec solennité et elle contenait une autre boite qui est restée scellée, par peur d'une totale supercherie, pour l'instant on ne sait toujours pas si le titre de cette oeuvre conceptuelle est un canular ou une réalité...





va savoir ce qu'on trouvera dans nos urnes...un cas nullard ou une vraie alitée...

17/04/2007

peint ingres...

et en plus ils me l'envoie à moi, alors qu'il y a un autocollant "pas de pub" sur ma boite aux lettres...
y a pas de bon dieu...





un bon geste : démerdez vous et le ciel vous aidera...
article 22 : chacun se démerde comme il pleut...

philosophie à deux balles...

avant de me perdre dans les commentaires de mes commentaires, je voulais vous donner un extrait de la merde à 20 euros que je lis en ce moment (aux chiottes)...



Seul le Bien commun pourrait permettre
de déterminer quand la guerre est juste ou non
. C'est
d'ailleurs la position défendue par saint Thomas d'Aquin.
Cette position, en tant qu'elle procède du concept de
Bien commun, est une position politique et non pacifiste,
c'est pourquoi je choisis de l'évoquer rapidement ici.
Pour Thomas, une guerre peut être considérée comme
juste si elle est menée au titre du Bien commun. Toute la
question en revient à ceci: qui décide de cette situation
extraordinaire qu'est la guerre? Le même qui décidera
que cette guerre est menée au nom du Bien commun. Ainsi,
les États-Unis mènent la guerre en Irak au nom du Bien
commun international. Cela peut évidemment être discuté.
En revanche, le même État prétend que cette guerre
est menée au nom du Bien commun et politique des
États-Unis. Cela est incontestable, du point de vue des
États-Unis. Finalement quelle guerre n'est pas menée au
nom du Bien commun?

Quant à savoir ce qu'est le vrai du Bien commun, je
ne m'aventurerais pas sur de tels chemins de traverse.

voilà une forme bien désuette de démonstration : cela est parce que cela est, et c'est la forme courante de ce qui est... pourquoi est ce ? je ne sais et me garderais bien de le chercher...
un peu comme ces gens qui croient que la vie n'a pas pu exister par elle même, à petites évolutions lentes et par grands tâtonnements...et qui ont besoin d'une béquille conceptuelle telle qu'une entité extraterrestre ou une quelconque déitée... soit, admettons que cela soit et que la vie soit d'origine extraterrestre, que nous soyons les études de laboratoires d'un quelconque savant fou venu du fin fond de l'univers...
dites moi alors comment s'est formé ce savant fou: sui généri ou bien à petit pas lents de l'évolution et par tâtonnements successifs...

une démonstration pour être viable ne doit pas s'exonérer de résoudre ce qui lui pose problème en l'externalisant d'un revers de main nonchalant, elle se doit d'échafauder un système de preuves viables et j'aurai bouclé la boucle de mon commentaire de commentaire avec l'idée illusoire qu'une guerre est toujours portée par le bon droit, même si cette guerre se fait au depents des étrangers... quoi d'autre pour une guerre...

droit de réponse

pour répondre à imodium (en commentaire du "petit prince qu'on sort"), et parce que je ne suis pas totalement certain du sens réel de son assertion...

que j'exerce mon droit à partir, il n'en est même pas question, pour celà, le préalable a minima serait déjà que j'ai la preuve certaine que c'est moi qui suis en tord en pensant comme je pense.
et au moins 20 % de la population ont des idées qui confinent aux miennes, ce qui laisserait supposer qu'il existe au moins une autre vérité...puisque qu'au moins 20% de personnes seraient dans l'erreur de ne pas plier bagage...

ensuite, l'erructation et l'agitation ne sont en aucune manière une forme de légitimité, sauf à accepter la légitimité de la force brute, ce que je dénie...

ces deux préalables posés, admettant même que je sois dans l'erreur et que je doive me soumettre à la légitimité acquise de la force, ce sera à la force de me persuader à partir, car mes options philosophiques les plus profondes me poussent à croire que même les disqualifiés, même les faibles, même les hors norme ont le droit de disposer d'eux même comme bon leur semble, dans la stricte limite où leur comportement n'est pas néfaste à la continuité de culture qui les porte...

cette même philosophie me pousse à accepter l'autre dans ce qui le fait différent de moi, son altérité, même à défaut de le comprendre ou d'accepter cette altérité comme convenable...

ce qui dans le contexte du "si t'est pas content t'as qu'a voir ailleurs", nous rends très exactement autres et différents... ce n'est pas pour autant que je souhaite l'élimination, puisque par le départ ailleurs, c'est celà qui se trame en sous main : l'élimination même symbolique de l'autre et de son droit à exister en tant que tel, de mes contradicteurs...
la seule chose que je ne veut pas, c'est que domine très exactement cette thèse du "si t'est pas heureux t'as qu'a partir"... c'est l'accession de ces idées au pouvoir que je ne souhaite pas...
m.sarkozy comme quidam quelconque, ne me dérange pas, c'est la mise en application de ses théories qui me dérange et contre quoi je m'insurge, mais avec la même légitimité, très exactement qu'il a lui à les exprimer comme un combat d'idées et non comme un combat réel, un état de guerre permanente...dont soit dit en passant l'ensemble des partis représentatifs semble se régaler...

et pour finir, et pour reprendre au niveau enfantin et puéril auquel se situe l'argument "t'as qu'a partir si t'es pas content" : c'est celui qui dit qui est !...

16/04/2007

chaud devant...

l'humanité est en danger quand elle oublie la plus solennelle leçon de l'histoire :que la civilisation est un homme armé d'un fouet au milieu de bêtes fameliques...

je ne suis pas sur d'avoir la lecture au bon degré...

13/04/2007

lent ployeur...

le chômage baisse, c'est l'ANPE qui a recruté...

légalité des chances...

Je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi.



pourvu que ce ne soit pas un grand plan maréchal : tout le monde au boulôt et nous y voilà...

le petit prince qu'on sort...

dictionnaire de dictons incongrus...

Même si elle vous dérange, c'est la vérité, les immigrés doivent se faire sanctionner par la justice.
Il faut en finir avec cette culture de la bien-pensence, les clandestins seront nettoyés au karcher.
Oui, je vais vous le dire, les fonctionnaires auront à faire avec la police.

le bon gag...

Begag, Azouz
Dérouilleurs (Les)
Ces Français de banlieue qui ont réussi

Les grandes agglomérations sont aujourd'hui parcourues de frontières invisibles à tout oeil étranger, mais qu'un chauffeur de bus peut vous tracer infailliblement : ici, aux abords de telle cité, commencent l'irrespect, les incivilités, la petite et la grande délinquances, l'insécurité généralisée... ici des ponts se sont rompus, il n'y a plus de relais de l'intégration, le fossé se creuse entre les "quartiers" et la ville. C'est de cette distance, qu'ils ont parfaitement intégrée et radicalisée en transformant l'exclusion en provocation, que joue une frange des plus jeunes de banlieue : gamins et adolescents descendent en bande en ville, ou se retranchent en embuscade sur leur territoire. Seront-ils toujours enfermés dans cette représentation réductrice de deux mondes antagonistes ? Sauront-ils échapper à cette identification au groupe, à la cité, à ce sentiment enraciné d'un destin tout tracé? Selon Azouz Begag, quelque chose doit être retenu et transmis à ces jeunes des expériences de leurs aînés, ces Français de banlieue qui ont réussi et se sont fondus dans la masse des "Français moyens ". Un jour, ils ont dépassé leur barrière mentale, ils se sont lancés et risqués à la confrontation, avec les autres, avec eux-mêmes. Ils ont appris à composer avec les exigences de l'esprit d'intégration et avec l'individualisme : ils ont "dérouillés ".
Les Dérouilleurs est consacré à l'histoire de ces enfants qui ont grandi en banlieue dans les années 70 et 80. Ce livre est le fruit d'une série d'entre-tiens menés auprès de la génération de " grands frères ", de celles et ceux qui s'en sont sortis. Puissent les plus jeunes trouver l'issue que leurs aînés ont découverte hier.

Azouz Begag est sociologue de la ville et romancier. Il est, entre autres, l'auteur de Ahmed de Bourgogne (Le Seuil, 2001), Dis Oualla I (Mille et une nuits, 2001) et Le Gone du Chaâba (prix Sorcières, 1987).

COLLECTION HP Essais
DATE DE PARUTION 2002
PRIX 8,99 €
PAGES 176 pages
ISBN 978-2-842-05660-4

un poing, c'est tout...

CODE DE DEONTOLOGIE DE LA POLICE NATIONALE.
TITRE PRELIMINAIRE
Article 1er

La police nationale concourt , sur l'ensemble du territoire, à la garantie des libertés et à la défense des institutions de la République, au maintien de la paix et de l'ordre publics et à la protection des personnes et des biens.

bobo...

toute société est le produit de l'équilibre des tensions qui la traverse...



vouloir s'exonérer d'une réflexion globale sur la violence, qu'elle s'exprime par la voie légale ou des pressions d'ordre légaliste ou d'influence ou par une voie plus directe par le biais de la criminalité ou de l'agitation sociale, c'est se priver d'une clé importante...



les candidats à la prochaine élection présidentielle, du moins les candidats porteurs d'un réel champ d'accès au pouvoir, nous présentent tous comme base symbolique de leur campagne une recomposition sociale autour d'un improbable ordre moral construit autour d'un socle religieux ou symbolique, fusse t'il le culte laïc de la patrie ou de la nation...

je pense qu'ils fondent la base de leur réflexion à ce sujet sur l'impression trompeuse que lorsque la religion était encore un fond social commun (à l'aube du XIX éme), la violence sociale était moins importante...



fondant cette observation comme axiome de leur démonstration, ils en tirent les observations suivantes :

ce qui a changé : c'est l'équilibre des différences culturelles : simplifions par les immigrés et plus particulièrement leur origine africaine...

ce qui a aussi changé c'est la dilution du fait religieux, la laïcisation des esprits...



et le remède semble dès lors assez simple, foutre les immigrés dehors et revenir à un ordre moral forcé, de type cultuel...







c'est oublier un peu vite le préambule du présent billet: l'équilibre des tensions...

le début du XIX éme pouvait sembler plus stable socialement à cause des changements évoqués précédemment, mais par le simple fait que le capitalisme, même dans sa frange la plus dure, assurait malgré tout une certaine redistribution des richesses, tout le monde, sauf choix contraire et à la condition de s'accommoder d'une certaine forme de soumission servile, pouvait trouver les moyens d'y assurer son existence...

cet accommodement était d'autant plus facile que les disparités sociales semblaient beaucoup moins évidentes, le pauvre croisant le riche, bien que le reconnaissant comme riche, ne le désignait pas forcément comme tel en se disqualifiant par là même comme composante pauvre de la société...



ce qui a vraiment changé, et qui constitue à mon sens la clé de voute d'une éventuelle compréhension, c'est le regard du pauvre sur lui même : non seulement il s'identifie réellement comme pauvre mais il à appris également à désigner le responsable de son état...

et ces responsabilités sont réelles: le capitalisme actuel ne se satisfait plus de créer de la richesse qu'il était bien obligé de partager, ne serait ce que pour se procurer la main d'oeuvre nécessaire à cette production : en l'arrachant à sa terre (exode rural), il en viens maintenant à détruire également la répartition à laquelle il était contraint...



en résumé après avoir crée de la paupérisation au siècle dernier, le capitalisme dans son évolution actuelle en est à créer de la misère... ce qui est devenu proprement insupportable à ceux sur lesquels elle s'exerce, d'autant plus qu'ils savent qu'elle est artificielle en ce sens qu'organisée et non comme on veut nous le faire trop souvent croire organique...



pour la question des immigrés, c'est le champ d'extension du "flux" migratoire qui a changé, après avoir épuisé la ressource locale de la paysannerie française, le "capital" s'est retourné vers des viviers plus dociles et plus malléables...

dabord les colonies et ensuite, l'importation de main d'oeuvre étrangère...

mais ce n'est pas cela qui rends le travail plus rare, c'est la concentration exclusive de celui ci, la transformation constante de la productivité en profits et bénéfices plutôt qu'en temps de loisir qui a contribué à créer les nouvelles tensions violentes de notre société, le refus du partage et de l'insertion de l'autre dans notre champ des possibles...



ni l'immigration, ni la perte du sacré, même laïque...

12/04/2007

mes tors tus...


j'ai tout aimé de toi...
j'ai tout tu...

tu t'est donnée des ailes...
je me suis un peu coupé des elles...

mais j'ai aimé tous les chapitres de ton histoire...
je crois même aussi que j'aime un peu que tu me manques...

et pour tout dire ces mots ne sont même pas pour toi...
ils sont pour tous ceux que je n'ai pas su aimer depuis...

voilà le vrai quiproquo :
- tu m'aimes ?
- oui, je t'émeut...
-tu m'émeus !...
- oui, je t'aime...

patiente sapience...


tous fauchés...
souvent marteaux...

ceux en quoi je croix...ou crois ...ou cru ...



ne sont pas catholiques...

les tomates urgent...


touchée par la grâce de dieu...
par quoi d'autre..


- putain, denis, on avait dit pas le physique!
- merde, après tout, ils nous attaquent bien avec le spirituel...

comment veut tu croire à cette baliverne, quand tu pense que c'est quelqu'un de déjà convaincu qui clame sa conviction...
d'un autre coté, à y réfléchir si un miracle doit avoir lieu, il ne peut se porter que sur une personne qui le mérité par sa foi et sa conviction...

et bien, non, accepter cela, c'est la même doctrine que croire que les pauvres sont pauvres parce qu'ils le méritent, ou parce qu'ils manque de mérite, à contrario...

ce qui serait vachement bath, ce serait un miracle qui s'applique sans raison sur quelqu'un qui ne croit même pas en dieu, qui n'a même jamais rien demandé en terme d'exhaussement... à un neutre, à un vil, à un incroyant...

pour la simple raison que tout le monde à droit à une vie paisible et calme, sans idée de mérite ...

18 euros...


la saloperie qu'ils auraient préféré que vous ne lussiez pas cette semaine...


harendt vs bernanos...
ça vous a une autre gueule que l'autre merde (voir billet antérieur)...

j'adore...

lu sur la saloperie à 20 euros que vous n'achèterez pas cette année : "attaquer le prophète ou le dieu d'un croyant revient à insulter directement ce croyant. il faut être un athée borné pour ne pas comprendre cela."

attaquer le prophète ou le dieu d'un croyant revient à se moquer du vide et n'a par conséquence aucune importance réelle, il faut être un croyant décérébré pour ne pas comprendre ça...

steevy : boulet...

les soutiens de nicolas sarkozy sont des perles...

pardon, je voulais dire sont des parasites...

si nique...

j'adore les inversions de valeurs...
on entends partout comme une unique levée de bouclier, la décroissance accusée de vouloir laisser le tiers et le quart monde dans la misère totale...
il faut je crois, que cette thèse économique soit dangereuse pour générer une telle unanimité...
surtout avec un tel argument de la part même de ceux qui ont généré cette situation...
car à bien y réfléchir, qu'a fait le monde économique libéral pour le tiers et le quart monde...
sinon le jeter des deux mains dans son marasme...

11/04/2007

bouriquito loco...

c'est un grand mystère pour moi, je ne comprendrais jamais comment certains font pour dénicher du lourd comme ça...

mais ça vaut le déplacement...assurément...

10/04/2007

ma chair...

la nudité est le propre de l'homme....

pourquoi ?

parce qu'il est seul à être vêtu...

médiocratie: total ether...


la saloperie à 20 euros que vous n'achèterez pas cette année...

quand il y a " modernité " dans un titre récent, méfiez vous, c'est un des aspects de la révision du vocabulaire engagé par le libéralisme...
lisez "réactionnaire"...



un extrait

pan !


sur le bec...

on n'y est pas encore...

trouvé dans le "monde libertaire"
si même les anarchistes (fédérés) se mettent à défendre la croissance, c'est à s'arracher les cheveux...
à moins qu'ils n'enfourchent ici un cheval de bataille leur servant à masquer autre chose, le fait qu'ils soient dépassé sur leur aile par une forme de résistance qu'ils ne maitrise pas de manière fédérée... la défense somme toute d'une forme syndicale : le contraire de l'anarchie en quelque sorte...

et confondre après une analyse somme toute assez juste, décroissance avec recul technologique, surtout à l'échelle globale, c'est fort...


Le concept de décroissance est à la mode. Il vise à remettre
en question nos modes de production et de consommation afin
de résoudre la question environnementale et, par conséquent,
d'améliorer nos vies et même de sauver la Terre.Qui n'en
voudrait pas? Mais adopter un mot sans voir ce qu'il recouvre
en profondeur est une démarche à courte vue.
Le concept de décroissance s'oppose à celui de croissance.
il s'agit d'en finir avec celle-ci, et de proposer, de faire autre
chose. Qu'est-ce donc alors que la croissance?





LA CROISSANCE est généralement définie comme l'augmentation de la production économique ou, si l'on prend en compte la
démographie, comme l'augmentation du produit par habitant. C'est notamment la conception
que propose l'économiste Rostow à partir des années 1950, Au sens strict, la croissance
ne se confond pas avec le développement qui suppose également une amélioration dans les
secteurs non productifs, Depuis les années 1950, les débats n'ont cessé de s'interroger
sur la relation entre croissance et développement, sur lequel des deux doit précéder
l'autre, dans quelle mesure l'un ou l'autre constitue une condition nécessaire ou suffisante
(1). Il ne faut pas oublier que plusieurs économistes comme Joseph Schumpeter ou
François Perroux opéraient bien la distinction entre les deux notions et les deux processus et
sans se contenter d'une approche purement quantitative de l'économie ou des sociétés.
Schumpeter, par exemple, célèbre pour sa théorie de la « destruction créatrice » (on
croirait du Bakounine...), avait déjà indiqué que la croissance n'était pas la multiplication
du nombre de chandelles, mais leur remplacement par l'électricité.
La décroissance suppose donc en opposition au sens strict et initial à la définition de la
croissance, une réduction de la production économique. Deux questions se posent alors:
est-ce impératif? Est-ce souhaitable? Inversement, la croissance comprise
comme augmentation de la production est elle nécessaire? Possible? Car dans le raisonnement
de la plupart des théoriciens de la décroissance, la réponse est négative puisque
la croissance ne serait physiquement plus possible vu "les limites de la planète".
Il faut donc aborder les deux aspects de la nécessité et de la possibilité. La réponse doit
mettre aussi en adéquation la question des besoins et des ressources, en se positionnant
par rapport aux problèmes concrets du présent et du futur proche (2).
La nécessité d'évaluer les besoins, les besoins humains sont larges: à la fois
essentiels (ceux qui sont biologiques) et infinis
(ceux qui relèvent de la réalisation de soi, de l'artistique, de l'esthétique, du rêve.. .). La
considération associée de ces deux aspects constitue d'ailleurs l'une des différences fondamentales
de l'anarchisme avec les autres socialismes et les religions qui, tous et toutes,
brident les potentialités de la réalisation humaine. L'anarchisme étend au contraire le
rapport crucial, le champ, entre ce qui est désiré et ce qui est faisable. Cette approche
constitue l'une des pierres d'achoppement historique avec ceux qui, régulièrement,
répliquent que l'anarchie n'est pas possible, et qui jettent, avec commisération au mieux,
avec violence au pire, les anarchistes dans le coin de l'utopie, sous-entendu de l'irréalisable,
Le socialisme, au sein duquel se place historiquement l'anarchisme, constitue une rupture
avec les anciens régimes en ce qu'il refuse décidément de laisser les sociétés voguer au
gré des caprices de la nature ou des souverains. Il récuse la fatalité biologique ou sociale,
il veut que l'humanité prenne en main son destin et ses affaires. On comprend qu'il
rebute les dirigeants mais aussi les éternels prophètes du malheur, les catastrophistes ,
d'hier, les curés, les pasteurs ou les mollahs qui promettent l'apocalypse ou le paradis
ailleurs, ailleurs que sur la terre.


Sur cette base socialiste, l'anarchisme a le souci de coupler évaluation des besoins et
satisfaction de ceux-ci sur une base rationnelle, scientifique même, n'ayons pas peur du
mot. il se distingue des promesses gratuites et démagogiques du socialisme parlementaire ou
bien du « on verra demain » du communisme marxiste qui, cherchons-le bien dans les textes
de ses fondateurs, ne donne jamais précisément et concrètement les cadres de la société
future qu'il envisage. C'est d'ailleurs l'une des obsessions d'Élisée Reclus ou, mieux encore,
de Pierre Kropotkine. ce dernier rappelant: « la grande question [est]: que devons-nous
produire, et comment? »3. Même si le monde a changé depuis
Kropotkine, il est devenu non pas « postindustriel », comme les idéologues du postmodernisme
le prétendent abusivement, mais au contraire « hyperindustriel ». il ne s'agit pas
d'exhumer les grands ancêtres mais de reprendre et d'actualiser leur raisonnement.
« Oublier », comme chez la quasi-totalité des théoriciens de la « décroissance » (en France:
Serge Latouche, François Ramade, Paul Ariès, Pierre Rabhi, Nicolas Ridoux...), l'existence
historique de ce raisonnement, et les réponses qui ont été esquissées, n'est bien entendu pas
neutre, et mérite d'être examiné sérieusement
4.

Ouels sont les grands besoins matériels '? Quels sont donc les grands besoins matériels
de l'humanité dans le temps présent et le futur 'proche? Ils sont absolument considérables.
Pour l'essentiel: la nourriture, le logement, les commodités de vie, le confort.
Considérables en qualité, considérables en quantité, d'abord parce que les êtres humains
sont nombreux. On peut regretter ce trop grand nombre,
mais telle est la situation. À moins de rejoindre les solutions misanthropiques radicales qui
consistent à souhaiter famines, guerres et épidémies pour expurger la planète de ce qui
serait son trop-plein démographiques. Notons que ceux qui jugent que nous sommes trop
nombreux sur terre ne se proposent jamais de partir les premiers, et ce sont toujours les
autres qui doivent se dévouer. Position logique et classique du chef ou du prêtre.
D'après les estimations de la FAO, entre 30 et 50 millions de personnes souffrent de faim
aiguë, et près de 800 millions de malnutrition 6. Selon les projections de la division
démographique de l'ONU, la population mondiale passera de 6 milliards de nos jours à
un chiffre compris entre 7,3 et 10,7 milliards en 2050, l'estimation la plus vraisemblable
étant de 8,9 milliards. Depuis Malthus, au moins, la démographie est un enjeu politique et idéologique, le
prétexte aux politiques anti-humaines les plus radicales, à la misanthropie et au catastrophisme.
Après tout, Malthus répondait à l'égalitarisme social de l'anarchiste Godwin et au
progressisme de Condorcet. Il proclamait malheur aux pauvres, en imposant l'image - .
fausse - du banquet où il n'y a pas de place pour tout le.monde, et en se trompant quant à
l'opposition entre progression arithmétique des subsistances et progression géométrique
des ressources 7. Les ,catastrophistes de la démographie véhiculent les pronostics alarmistes qui s'avèrent
généralement erronés. En 1964, un certain Gaston Bouthoul écrivait par exemple:« Le monde actuel contient
3 milliards environ d'êtres humains, 2 milliards d'entre eux sont sous-alimentés. Or au taux actuels de la
croissance mondiale, en l'an 2000 il y aura six milliards d'habitants sur la Planète (sic) qui
n'arrive pas à en nourrir trois» 8.Ce Bouthoul, qui s'autoproclamait démographe,
alors qu'il était en réalité spécialiste des conflits militaires, c'est tout dire, ne s'est
pas trompé sur le chiffre de 6 milliards d'individus, qui est le chiffre actuel. Mais il a fait
erreur sur le reste: ce n'est pas 3 milliards d'individus qui ne sont pas nourris mais près
de 800 millions (800 millions toujours de trop, faut-il ajouter), comme on l'a vu, soit la
bagatelle d'une erreur de 400 %. La révolution verte est en effet. quoiqu'on en dise ou
qu'on en pense, passée par là. Quant à la prévision de 20 milliards d'habitants d'ici à l'an
2100 selon ce même Bouthoul, elle est peu vraisemblable, la transition démographie
étant bien engagée, y compris dans les pays du tiers-monde.

L'exemple de l'eau potable
Avec près de 9 milliards d'individus dans une quarantaine d'années, les besoins humains
sont et seront de toute façon croissants. On peut même enlever le mode futur: ils le sont déjà.
Prenons un exemple. Selon certaines estimations, entre un tiers et la moitié des
Africains n'ont pas accès à1'eau potable de nos jours. Cela représente plusieurs millions de
personnes. Partons du principe que ces millions d'individus doivent bénéficier de cet
accès et, dans la foulée, du tout-à-l'égout, lequel"permet de réduire la saleté et les maladies.
Reconnaissons au moins l'idée que ces individus aspirent à cela - et je n'utilise pas lé
mot de confort, sauf à considérer qu'il est formidable pour l'humanité d'aller puiser de
l'eau souvent de mauvaise qualité parfois à des centaines de mètres du foyer. Ceux qui
seraient envieux ou nostalgiques de ce mode de vie peuvent essayer.
Pour ravitailler ces millions de personnes en eau potable et leur donner le tout-à l'égout,
il faut rassembler l'eau. C'est possible, car les ressources hydriques sont potentiellement
importantes. L'humanité ne prélève actuellement que 20 % environ des précipitations
qui ruissellent. Il reste donc encore une belle marge de ressource hydraulique, même
s'il y a bien entendu des variations selon les régions, y compris en Afrique 9:L'eau n'est pas
rare en soi, c'est sa répartition, son utilisation ou sa non-utilisation qui posent problème 1°.
Capter l'eau et l'acheminer jusqu'aux maisons est donc envisageable en Afrique. Pour
cela, il faut des barrages, des canaux, des conduits, des tuyaux, des lavabos, des robinets,
et donc du ciment, du béton, des ferrailles, des aciers, en milliers de tonnes. Pour
les obtenir, il faudra bien produire, ouvrir des carrières, des mines, construire des usines, les
alimenter, acheminer les matériaux, et pour cela construire des routes, des camions, des
usines de fabrication de camions, etc. Autrement dit, il faudra augmenter la production
recycler les biens usagers des pays riches ne suffira pas, sans parler de la condescendance
que cela signifie -, il faudra de la croissance.
Entendons-nous bien: de la croissance au sens premier du terme, rappelé plus haut, ce
qui ne nous indique pas le mode de production et de consommation. (répartition) qui
serait alors mis en oeuvre, ou qui devrait l'être. Il ne faut pas confondre les deux.
Si ce raisonnement déplaît, ce n'est en tout cas pas moi qui irai expliquer aux Africains
(ou à d'autres...) que les habitants des pays riches ne veulent pas, au nom de la décroissance,
que ceux-ci aient accès à l'eau potable et au tout-à-l'égout (ou à d'autres choses essentielles. . .) .

Des besoins croissants
Satisfaire les besoins de milliards d'individus signifie bien qu'il faut plus de riz; de blé, de
mil, de patates, de soja, de laitage. Plus de ciment, de béton, de ferraille, de câbles, de
tuyaux. Plus d'écoles, de centres de soins, d'hôpitaux. Oui: plus.
On pourra évidemment construire autrement, éviter les gâchis, faire davantage d'économies,
utiliser des énergies renouvelables (en fabriquant aussi des appareils capables de
les fournir) ou multiplier les précautions (mais les isolations, par exemple, demandent
aussi des matériaux), développer une agriculture qui ne ruine pas les sols ni les nappes
phréatiques, des solutions multiples qui ne sont pas forcément ubiquistes et qui devront
s'adapter aux possibilités du lieu. Il existe déjà des architectes qui utilisent des matériaux.
intéressants (comme le bambou), qui conçoivent des systèmes astucieux (solaire, récupération
de l'eau de pluie...) ou qui fabriquent même du beau béton.
Produire mieux, plus intelligemment, sans être soumis à la logique du profit ou aux diktats
de la technobureaucratie, répartir différemment, égalitairement, certes, mais produire plus quand même.
Répartir ce qui existe déjà ne suffira pas, il faut le dire très clairement. Distribuer ,les
stocks ne palliera que provisoirement les besoins. Éliminer les gaspillages, rationaliser
les usages de matières premières et d'énergie, paraît mince pour 9 milliards d'individus.
Occuper les logements vides ne résoudra pas la question de l'habitat. Rien
qu'en France, l'Insee chiffre à 300000 le nombre de logements sociaux nécessaires à
construire par an.
Raser les taudis du monde entier, rénover les immeubles et les maisons, donner accès à
l'eau courante, au. tout-à-l'égout, à l'électricité, construire des barrages (même de petite
taille) pour capter l'eau, des stations d'épuration pour la rejeter propre, tout cela demande
et demandera des efforts énormes. Autrement dit, il faut produire plus. Ce que, précisément,
dénoncent les tenants de la « décroissance » qui estiment qu'il faut produire moins.
Réduire le trafic automobile, promouvoir les transports collectifs ou la bicyclette, ne plus
construire de ports ou d'aéroports, pourquoi pas, mais à condition que les ressources disponibles
pour satisfaire les besoins vitaux soient disponibles à proximité, ce qui soulève plusieurs
problèmes:
Cela reste à démontrer, et cela n'est pas toujours possible; les plantes ti'opicales par
exemple (coton, cacaoyer, hévéa, canne à sucre, café...) sont cultivables sous... les tropiques,
pas sous les latitudes moyennes, à moins d'utiliser des serres (ce qui pose la
question de leur construction et de leur chauffage).

Quand c'est possible, cela signifie qu'il faut défricher, ouvrir de nouveaux champs,
modifier les écosystèmes (qui sont loin d'être naturels sous les latitudes moyennes puisqu'ils
résultent de défrichements millénaires, ainsi que sous les tropiques où la savane résulte des
incendies provoqués par les hommes depuis la nuit des temps).
Il reste toujours la question de l'acheminement: transport, routes, ,engins.. .
La question des limites, la réponse à cette ampleur des besoins de la
part des tenants de la « décroissance.», ainsi que de la part de la quasi-totalité des écologistes,
c'est de dire que la « planète est finie»,que les « ressources sont limitées», bref que
c'est impossible de satisfaire les besoins en "question. L'un des arguments consiste à dire
que, si le monde entier vivait au même niveau que les États-Unis (ou la France, ou le
Japon, etc.), il faudrait au moins trois (ou plusieurs) planètes. Constat a priori sans appel!!.
Il faut pourtant l'examiner sérieusement.Passons sur les approximations de l'estimation
qui varie suivant les interlocuteurs et les époques.Relevons que, malgré mes recherches,
je n'ai jamais trouvé le mode de calcul qui permette d'arriver à un tel résultat, ce qui pose
problème, pour le moins. Le raisonnement restant cependant le même, intéressons-nous-y.
On constate qu'il néglige un aspect majeur: certes les pays industrialisés' et développés
consomment bien plus que la plupart des autres pays, mais ce qu'ils fabriquent -
grâce à des matières premières ou des énergies importées, bien sûr, mais aussi produites sur
place - est largement exporté, et consommé, dans le monde entier. C'est d'ailleurs sur ce
commerce international qu'est bâtie leur.richesse. Autrement dit, la production et la
consommation ne sont pas unilatérales, et elles sont très imbriquées. Ce qu'un pays
pauvre se mettrait à produire et à consommer par lui-même viendrait remplacer, pour tout
ou partie, les biens que lui fournit actuellement un pays industrialisé, lequel produirait
moins et utiliserait donc moins de ressources.Le calcul serait à refaire...
Sur les évaluations des. ressources et des limites de la planète, la plus grande confusion
règne en réalité. Les chiffres sont très rarement vérifiés, les modes de calcul presque jamais
explicités. Alors que les statistiques de nombreux pays sont suspectes (Chine, Russie,
Afrique...), qu'on ne sait même pas combien d'habitants vivent en Corse, ni prévoir exactement
le temps qu'il fera d'ici à une semaine, beaucoup n'ont pas peur d'asséner quantité de
chiffres, de les mouliner et, à partir d'eux, de jeter des pronostics sombres de façon péremptoire
et pseudo scientifique. Les ressources fossiles, non renouvelables par définition, sont par exemple souvent
amalgamées avec les ressources renouvelables. La question de l'eau (ressource renouvelable)
est à cet égard exemplaire. Il s'agit d'un enjeu essentiel, fondamental, dans toutes ses dimensions
(alimentaire, sanitaire, agricole, écologique, géopolitique...). Comme on l'a vu,
l'humanité ne prélève que 20% environ des eaux qui ruissellent dans l'état actuel des précipitations,
ce qui n'empêche pas d'aucuns de proclamer que la planète manque d' eau! Certains
habitants, nombreux, manquent d'eau, certes, mais la planète, non: nuance de taille!
Selon le premier point de vue, on considère l'eau comme une question sociale, de justice
économique. Selon le second, on la réduit à une question purement écologique, ce qui
permet de faire peur à bon compte, de masquer les vraies responsabilités et donc de proposer de fausses solutions.
Du glissement sémantique à la dérive politique Le concept de « décroissance » a des avantages et
des inconvénients. Il est utile s'il s'agit de dénoncer les gaspillages, les gadgets, les productions
inutiles, les aménagements superflus, la course en avant des politiques économiques. De
remettre en cause la politique impulsée par les États-Unis et leurs experts au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale pour « développer » les pays du tiers-monde afin que ceux-ci ne
tombent pas aux mains du communisme. En revanche, il ne l'est pas dès que l'on
s'interroge sur la signification entière et profonde du mot, sur la logique ultime qu'il
porte, sur certaines de ses implications économiques et sociales, sur l'orientation politique
de ses créateurs. Dans le domaine de la « décroissance » comme dans d'autres « Société de consommation
», « équilibres naturels », « surpopulation », « empreinte écologique», « limites de
la planète »), il reste nécessaire de s'interroger et de garder un recul critique: pour éviter de se
faire abuser (là comme ailleurs), de mieux agir sur le présent et de mieux préparer l'avenir. Il
importe aussi de garder en vue les objectifs. Or quelle est la finalité de l'anarchisme
sinon d'être une réponse à la question sociale? Il postule une satisfaction des besoins matériels
et spirituels de l'humanité afin que les individus réalisent leur émancipation selon
leurs affinités. Autrerl1ent dit, une articulation entre le collectif et l'individuel, par une relation
libérée du pouvoir et .des contraintes matérielles - si possible, le plus possible.
De deux choses l'une: soit le mouvement anarchiste revendique la nécessité de répondre
aux besoins humains, de produire' davantage et mieux, de répartir égalitairement les biens,
soit il la réfute. En ce cas, qu'il l' explique aux millions de crève-la-faim et de pauvres.
Sinon, il peut se demander pourquoi en une trentaine d'années. le slogan correct de « produire
et consommer autrement » est devenu « vive la décroissance » (un glissement qui n'est
pas seulement sémantique mais qui est aussi, et subrepticement, politique), pourquoi les principaux
théoriciens de la décroissance évitent le plus possible de parler d'anticapitalisme tout en
dédaignant souverainement l'anarchisme, ses questionnements et son histoire. Poser la question,
c'est déjà y répondre...


Ph.P.











1. Éric Berr et Jean-Marie Harribey, « Le concept
de dévèloppement en débat », Économies et Sociétés, 43-
3, pp, 463-476,2005.
2. Mettons de côté les problèmes de méthode et
d'interprétation soulevés par le mode de calcul de la
croissance, ou de la décroissance. De toute façon, ce
n'est pas en cassant le thermomètre (la mesure) que
l'on fait baisser la fièvre (le symptôme et ses
causes). .
3. Pierre Kropotkine (1 91 0), Champs,usineset ateliers,
ou l'industrie combinée avec l'agriculture et le' travail cérébral
avecle travailmanuel,Paris, Stock, 490 p., préface de la
première édition anglaise, p. XIv. Donner le titre du
livre en son entier permet de rappeler l'ambition de
l'auteur dans toute sa dimension.
4. Je n'ai' pas la place de le faire ici, On aura
deviné qu:il ne s'agit pas d'un véritable « oubli »
mais bien d'une posture politique (au sens large),
laquelle n'~st pas à l'avantage.de l'anarchisme, bien
au contraire.
5. Rappelons que les écologistes radicaux d'Earth
first! par exemple ont salué le sida comme « une
solution nécessaire au problème de surpopulation »
(Christopher Manes) et que face à la famine en
Éthiopie « la pire chose que nous. pourrions faire
serait d'apporter une aide, alors que la meilléure
serait simplement de laisser la nature trouver son
propre équilibre et de laisser les gens là-bas mourir
de faim.» (Dave Foreman). Quelleécologieradicale?Dave
Foreman,Murray Bookchin,écologiesoéiale et écologieprofondeen
débat, Lyon, ACL, 146 p., p. 120. Il est pour le moins
remarquable que la position des écologistes radicaux
nord-américains rejoigne la position capitaliste libérale
classique du « laissez-faire» adoptée par les
dirigeants nord-américains. Cela donne pour le
moins à réfléchir.
. 6. Le critère retenu est moins de 2 200 calories
par jour par personne:
7, Un démontage scientifique en règle des théories
de Malthus (qu'il ne faut'pas confondre avecle
terme mal choisi de néo-malthusianisme) a été fait
par Hervé Le Bras (1994), les Limites de la planète, mythes
de la nature et de la population, Paris, Flammarion, 356 p.
$. Gaston Bouthoul (1 964), la Surpopulation, Petite
BibliothèquePayot, p, 97. '
9. Les précipitations et les ressources en eau peuvent
de surcroît augmenter si l'on admet la théorie
du globalwarmingcar l'humidité, la vapeur d'eau et la
précipitation sont conditionnées par la chaleur.
10, La Pénurie d'eau: donnée naturelle ou question sociale?,
Géocarrefour, 80-4, 2006.
Il. Et régulièrement ressorti. C'est la première
phrase et l'argument choc exprimés par Nicolas
Hulot interrogeant Ségolène Royal Sur France 2 jeudi
15 mars 2007,

c' crétin...

votez pour vous !
s'il ne vous reste aucun repère pour voter, pensez à ce pour quoi vous avez voté au moment du référendum et persévérez, les idées des candidats n'ont pas changées à ce sujet et tous font comme s'il ne s'était rien passé: ne changez pas vos idées...

le seul vote utile qui soit, c'est voter pour soi...

cauchemar...

vu à la télé, pour lutter contre le réchauffement de la planète, nos pires folamour ont trouvé une parade: ils vont envoyer dans l'espace, entre le soleil et nous des écrans en nombre suffisant pour diminuer la quantité de lumière recue sur terre, à hauteur de la quantité de chaleur en trop.

fiers de l'équation: moins de lumière, moins de rayonnement infra rouge, moins de chaleur : équilibre avec le réchauffement du à l'effet de serre...
on va être plongé dans la pénombre pour diminuer l'effet de serre, bien joué et derrière l'écran on allumera la lumière jour et nuit, et on construira plein de fusées, et plein de carburant pour fusée, etc...

voilà ce qu'est le développement durable...et comment nos élites le comprennent...
une vaste blague, une énorme galéjade même pas drôle, une immense tartarinade...

à ce rythme, c'est la vaseline qui risque assez vite de manquer...
la preuve

04/04/2007

courrier d'électeurs

Chers électeurs,

Vous vous apprêtez à voter pour

moi le futur président de la

République. Vous savez combien il

me tarde d’être au pouvoir au

service de la France. Fort de cette

grande ambition, je vous promets de

tout faire pour rester au pouvoir

fidèle à mes convictions.

La tolérance zéro sera appliquée vis à

vis des patrons délinquants, des

pollueurs
agitateurs de faubourgs et

des faucheurs d’OGM. L’insécurité

sociale nationale sera combattue par

tous les moyens.

Je me battrai sans relâche pour un

véritable développement du râble

durable. Il nous faut une croissance

de 3 % par an, ce qui représente une

multiplication par 20 de notre

pollution PIB en un siècle ! Qui dit

mieux? Même si la terre ne suffit

pas à notre soif de pillage grandeur,

je vous promets la lune un

développement sans précédent de la

recherche pour profiter pleinement

du potentiel des autres planètes.

Les valeurs boursières écologiques

doivent guider notre action, sans

toutefois rien changer au capitalisme

ultralibéral
à notre mode de vie.

Il nous faut également répandre la

paix dans le monde, en exportant

notre matériel d’armement nos

valeurs de démocratie. Notre nation

a tout à gagner à rester le troisième

pays exportateur d’armes
phare

guidant les peuples sans matériel de

guerre
boussole.

L’équité sociale sera notre maître

mot, dans la grande tradition de

Jaurès, qui m’inspire depuis que je

suis en campagne électorale

politique. Nous diminuerons les

impôts des riches pour réduire le

train de vie des pauvres de l’État.

Nous favoriserons la liberté des

employeurs
du temps de travail.

Notre pays deviendra celui de la vie

moins chère, grâce à l’exploitation

des petits Chinois, des paysans, des

caissières de supermarché
une

politique résolument volontariste.

Nous doublerons la place du

commerce équitable dans les

grandes surfaces, afin qu’il passe de

0,0001 % à 0,0002 %
un seuil

décisif. Nous voici à présent proches

d’une échéance cruciale pour mon

notre avenir. Pour mener à bien cette

vaste escroquerie entreprise, j’ai

besoin de vous. Vive la République,

vive moi la France.





courrier des lecteurs POLITIS

03/04/2007

ça chie, non?..

Le travail tue (toujours)

En douze ans, la CGT enregjstre 2 suicides
à la centrale nucléaire de Chinon et 7 .
chez ses sous-traitants. En effet, pour
limiter l'exposition aux radiations
ionisantes, E D F recrute des intérimaires
et leur mission s'achève quand ils
atteignent la dose maximale et ne peuvent
retravailler qu'après« avoir remis à zéro
leur crédit d'irradiation ».

sarkosy sarkozy sarkozy...

«Surveillance pénale

et darwinisme social »






LES ÉMEUTES DES BANLIEUES de 2005, puis les

intenses mobilisations contre le CPE de

2006, ont attiré l’attention sur les profondes

inégalités qui frappent en France des millions

de gens, et notamment des jeunes : retrait

des services publics des territoires périurbains,

taux de chômage double de celui

du reste de la population, logements désolants,

discriminations et mépris.

Àl’explosion des banlieues, on répondit par

l’état d’urgence, dans un réflexe de vieille

puissance coloniale rétablissant la loi du

3 avril 1955 votée pendant la guerre d’Algérie.

Aujourd’hui, en pleine campagne

présidentielle, le collectif AC le feu peine

à faire entendre les propositions concrètes

de ses cahiers de doléances sur l’emploi, le

logement et la citoyenneté dans les banlieues.

En revanche, Nicolas Sarkozy a

poursuivi sa logique de lutte contre la jeunesse

des classes populaires, identifiée

comme un ennemi intérieur, en déposant

au Parlement début 2006 une loi « prévention

de la délinquance », votée le 5 mars

2007. C’est, depuis cinq ans, la 11e loi sécuritaire.

Comme toutes les autres, elle apporte

une réponse pénale à des problèmes relevant

de l’urgence sociale. Loin de prévenir

la délinquance [...], elle instaure une surveillance

pénale des familles les plus démunies,

sous l’égide des maires. [...]

La Loi prévention de la délinquance étend les

techniques de fichage bien au-delà de l’activité

policière (1). Elle crée le fichier des

allocations familiales et un fichier scolaire,

appelé « Base élèves », contenant des données

nominatives sur tous les enfants scolarisés

dans l’enseignement du premier

degré, auquel le maire de la commune aura

accès. Dès la rentrée 2007, l’origine des

familles, leur date d’arrivée en France et la

langue parlée à la maison seront enregistrées

(2). Il est à craindre que ces informations,

de peu d’intérêt pour la scolarité

des enfants, servent dans le cadre de l’expulsion

des familles étrangères sans papiers

[...]. Le maire coordonnera tous ces

fichiers, qui seront accessibles au président

du conseil général, à l’inspecteur

d’académie, au chef d’établissement scolaire,

au préfet, et au directeur de la caisse

d’allocations familiales. Un « secret partagé

» entre l’élu et les travailleurs sociaux

est donc institué, permettant au maire

d’accéder à des données protégées par le

secret professionnel.

Des contrats « d’accompagnement parental »

ou de « responsabilité parentale » seront proposés

par le maire et par le « conseil des

droits et devoirs des familles » aux parents

dont les enfants, par leur absentéisme scolaire,

« troublent l’ordre public ». Le maire

pourra prononcer à leur encontre des

admonestations, demander la suspension

pendant un an des allocations familiales,

ou saisir le procureur pour un travail d’intérêt

général de trente heures.

Toutes ces sanctions relevaient jusqu’ici

de la justice, qui garantissait au moins les

droits de la défense et des voies de recours

aux intéressés. [...] C’est dire combien la

séparation des pouvoirs est malmenée par

la Loi prévention de la délinquance [...].

Par ailleurs, cette loi exprime une conception

prédictive de la délinquance, proche de

celle du film Minority Report de Steven

Spielberg [...]. Ce sont ici les classes populaires

qui sont surveillées, comme porteuses

de risque délinquant. La Loi sécurité

intérieure du 18 mars 2003 relevait

déjà de ce même darwinisme social en

punissant comme des délinquants les prostituées,

les mendiants, les nomades et les

jeunes des banlieues, retournant la violence

pénale contre les victimes de la violence

sociale. Dans la même veine, un rapport

de 2004 du député UMP Jacques-Alain

Benisti puis un rapport de 2005 de l’Inserm

sur les troubles de conduite chez l’enfant

ont assimilé les enfants de 3 ans jugés

trop agités à de futurs délinquants, préconisant

alors un suivi éducatif renforcé.

La forte mobilisation des professionnels

de la petite enfance (3) a conduit l’Inserm

à revenir sur ses conclusions car, comme

l’affirme le président du conseil national

d’éthique dans un avis du 6 février 2007,

« l’histoire des sciences nous révèle la vanité de

tenter de réduire à tel ou tel critère la détermination

de l’avenir d’une personne ».

Aujourd’hui, cette loi veut également repérer

le futur délinquant parmi les enfants

dont les familles rencontrent des difficultés

éducatives ou de gestion des allocations

familiales, ou chez les personnes hospitalisées

d’office en psychiatrie (4). Pourtant,

cette politique de pénalisation de la misère

a montré son inefficacité : les violences

contre les personnes ont augmenté de 43%

depuis 2002 (5).

Ces mauvais résultats n’ont rien d’étonnant,

car il est inefficace de punir seulement

l’acte individuel de délinquance si

l’on ne s’attache pas à améliorer l’insertion

sociale, familiale et économique. La

prévention spécialisée est née de ce constat.

S’il y a en France 100 policiers pour un

éducateur, et seulement 2 500 éducateurs

de prévention spécialisée, il faut s’interroger

sur le coût de cette politique du toutrépressif,

car un éducateur de rue économise

à la collectivité bien des placements

en centres éducatifs fermés (6).

E. S.-M.

(1) Il existe déjà 33 fichiers policiers et judiciaires,

d’après l’Observatoire national de la délinquance.

(2) Voir la rubrique « Big Brother » sur le site :

www.ldh-toulon.net

(3) Faut-il avoir peur de nos enfants ? (La

Découverte).

(4) Cette dernière disposition a été supprimée en

deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

(5) Selon les chiffres de l’Observatoire national de la

délinquance.

(6) Un placement coûte presque 700 euros par jour et

par mineur.




JEUDI 29 MARS 2007 / POLITIS / 25