13/06/2007

toto le momo...





Le désir peut-il se satisfaire de la réalité?



si l'on considére la réalité comme étant la somme des faits objectifs tels qu'on les ressent, se satisfaire de la réalité, c'est soit : en être réjoui, et il n'y a alors pas de mise en conformité, ni d'ajustement à lui apposer; soit l'accepter ou en prendre son parti, ce qui relève pour le moins d'un solide stoïcisme, sinon d'un invraisemblable renoncement au bonheur, ou à l'idée que l'on peut s'en faire.



la dernière hypothèse relève d'une singulière atonie du désir, de la privation d'un ailleurs (utopique ou achronique ) à inventer ou à rêver, état qui disqualifie le questionnement autour du désir, puisque prouvant que la réalité peut se satisfaire de l'absence de désir...



une position stoïque face à une réalité subie ne permets pas ni n'exonère pas d'un questionnement sur le désir, il le repousse seulement comme un intrus susceptible de générer plus de désordres que de bienfaits, il lui donne signification en le repoussant, par défaut et en creux, indiquant que la réalité peut être satisfaisante sans l'occurrence du désir et désignant celui ci comme un supplément à cette dernière, comme un luxe dangereux, comme un jouet de l'esprit et de l'imagination dont l'usage comme béquille de la réalité peut être maitrisée.elle peut être également la stricte observance d'une discipline de soi qui fait aimer ce que l'on a faute d'avoir ce que l'on aime, une manière de ne pas désirer au delà des limites objectives.



la première hypothèse, posant la satisfaction permanente de la réalité révèle une innocence et une simplicité d'esprit d'une insondable profondeur. elle permet même de pouvoir douter du pouvoir d'analyse ou d'imagination de l'individu atteint d'un tel inaltérable optimisme. à moins qu'il ne procède d'un impitoyable lessivage de cerveau dont le rabâchage permanent aurait coupé de la perception de la réalité, excluant de fait, par l'absence de réalité (réelle et non traduite), le positionnement possible du désir à son égard.



dans tout les autres cas, la réalité n'ayant pas (quelle qu'en soit la raison) le sel nécessaire à la pleine maturité de la vie, toujours en deçà de l'espoir, de l'envie, des rêves de l'existence que chacun se souhaite, elle se doit d'être épicée et relevée par un mobile qui lui est extérieur.

par un puissant moteur capable de la transcender, d'outrepasser les strictes limites de la réalité et de l'imaginer ailleurs ou au delà: plus haut, plus loin, à côté, dans les interstices, à chacun de trouver comment concilier l'une avec l'autre.

ce mobile peut être de nature diverse, il peut être fait d'espoir, d'envie, de pugnacité ou de désir... mais toujours il outrepasse par le but à atteindre ou par l'objectif rêvé, les strictes limites de la réalité.



par définition, il ne peut se satisfaire de la réalité crue, il la sublime et la transcende, le danger étant alors de ne pas savoir plier son désir aux contingences infranchissables de la réalité objective, de pratiquer le désir comme un vice addictif plutôt que comme une vertu joyeuse et solaire.



en conclusion, si la réalité peut se satisfaire de l'atonie du désir, le désir reste un ardent combustible de la réalité, poussant à toujours la dépasser, à la modeler et à l'adapter à nos besoins et pour le compte, désirs.

tout l'art d'une vie joyeuse et équilibrée, étant de ne pas se laisser consummer par son désir.











2 Grains de sel:

harissa a dit…

voilà pourquoi j'ai toujours tout faux avec mes combustions spontanées et permanentes...

je vais me servir un verre, ça me fiche un coup!

harissa a dit…

rappelle moi d'apprendre à ne plus prendre mes désirs pour...