Rappelons que l’effet cancérogène des radiations peut être mesuré avec
précision acceptable pour des doses de
0,5 à 1 Sv et que la dose la plus faible d’irradiation à débit élevé
pour laquelle un effet cancérogène a été détecté est d’environ 100 mSv. Depuis
l’apparition de la vie sur terre, tout être vivant est soumis à une irradiation
naturelle (rayons cosmiques, radioactivité naturelle) qui a régulièrement décru
pendant cette période. Or, l’irradiation naturelle varie considérablement d’une
région à l’autre en fonction de la nature du sol : en France de 1,5 à plus
de 6 mSv/an, à l’échelle du globe entre 1,5 mSv/an et 100 mSv/an et aucune augmentation
de la fréquence des effets génétiques, et de malformations congénitales ni de
celle des cancers n’a été détectée dans les régions à forte irradiation
naturelle.
De plus, les nombreuses enquêtes effectuées chez des populations exposées
à des doses inférieures à 100 mSv (travailleurs des usines nucléaires et des
arsenaux, malades soumis à des examens médicaux ou ayant ingéré des produits
radioactifs pour des raisons médicales etc…) n’ont jamais détecté un effet
significatif. Certes, la puissance statistique de ces études est souvent
limitée, cependant la tendance générale non seulement n’est pas à une
augmentation du risque par rapport aux populations témoins, mais inversement,
et paradoxalement, la fréquence des cancers semble souvent diminuée comme si les
faibles doses d’irradiation avaient un effet protecteur à cause de la
stimulation des mécanismes de réparation.
en conclusion, la production d'électricité nucléaire est bonne pour la santé... seul petit bémol, peut être, le préambule du rapport, où on sent bien déjà le cotè partisan du contenu :
Energie et santé:
les filières au banc d’essaiMaurice
Tubiana
Ancien président de l’Académie nationale de
médecine
Ce thème recouvre plusieurs débats.
Force est d’abord de constater qu’il ne peut pas y avoir de santé, de bien-être
(du chauffage l’hiver à la chaîne du froid d’été), sans des moyens matériels
nécessitant une quantité d’énergie nettement supérieure à celle dont disposent
plus de la moitié des habitants du globe. De ce fait, les avantages
qu’apportent une quantité suffisante d’énergie l’emportent très largement sur
les inconvénients liés à sa production. De plus, les sources décentralisées
d’énergie du monde traditionnel (le bois, la biomasse) polluent l’air intérieur
des habitations et les données épidémiologiques, notamment chinoises, montrent
qu’il en résulte un accroissement significatif de la fréquence des cancers du
poumon. Sur le plan éthique, il apparaît donc qu’on doit mettre à la
disposition de tous les êtres humains une énergie suffisante à un prix aussi
faible que possible, d’où l’importance sanitaire du prix de kW/h , puisque plus
celui-ci est élevé, plus nombreux seront ceux obligés de limiter son usage aux
dépens de leur confort et leur santé. D’autre part, pour optimiser la
production d’énergie, on doit évaluer les effets de chaque filière sur
l’environnement (essentiellement la pollution et l’effet de serre) et sur la
santé.
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