1er juin 2007.
Cher Nicolas Hulot,
Vous souhaitez « toucher les consciences » de vos contemporains, aussi je m’adresse à vous, droit dans les yeux.
Cher Nicolas Hulot,
je vous enjoins de vous retirer de l’écologie politique à laquelle vous
avez fait plus de mal en un an que toutes les forces productivistes,
droite et gauche confondues, depuis les années 1970, lorsque l’écologie
est entrée en politique.
Bien sûr, vous êtes
avant tout le produit des forces qui vous manipulent : E. Leclerc,
L’Oréal, Bouygues, TF1 et plus largement les multinationales qui vous
financent, mais aussi la droite néolibérale de Nicolas Sarkozy.
Ce n’est pas à
votre personne que nous en voulons mais à l’offensive idéologique dont
vous êtes le cheval de Troie le plus abouti. Vous incarnez de manière
pratiquement parfaite la capacité du néolibéralisme à digérer sa
contestation et à semer la confusion chez ceux qui lui résistent. Vous
êtes d’autant plus efficace que vous en semblez totalement inconscient.
L’idéologie dont vous êtes le vecteur conduit à dépolitiser l’enjeu
écologique et la réflexion sur le productivisme. Elle amène à penser
que la société de consommation ou le néolibéralisme sont compatibles
avec la préservation de la planète.
Vous déclarez
vouloir transformer la société de l’« intérieur » mais vous abusez vos
contemporains. Vous leur parlez en fait de l’intérieur des sociétés
multinationales qui vous financent et non de l’intérieur de la
démocratie. Votre totale inconscience du jeu des rapports de force
politiques vous conduit à rejeter dans une position extrémiste ceux qui
s’engagent à faire reculer démocratiquement le danger que font peser
les multinationales sur notre société, notre démocratie et notre
environnement. Votre discours de consensus, en fait fusionnel, recouvre
un véritable déni du politique en refusant un clivage entre le pouvoir
et l’opposition pourtant consubstantiel de la démocratie.
Votre mission a été
un succès au-delà des espérances de ses initiateurs : toute une partie
de la gauche, la candidate des Verts à la présidentielle, le candidat
des altermondialistes et même un hebdomadaire de gauche critique ont
foncé tête baissée dans le piège, sidérés par votre puissance
médiatique. Vous avez réussi à brouiller les cartes bien au-delà des
écologistes et de la gauche en diffusant une vision consumériste du
rapport à la nature grâce à de puissants relais médiatiques et
économiques.
Bien sûr tout cela
aurait été impossible si ces forces politiques n’étaient pas
actuellement politiquement et intellectuellement en plein égarement.
Cher Nicolas Hulot,
vous faites aujourd’hui alliance avec un gouvernement élu sur un
slogan : « Travailler plus pour gagner plus » qui est un véritable cri
de guerre du productivisme le plus aveugle. On aurait pu penser que
même les plus naïfs allaient commencer à ouvrir les yeux. Rien n’est
moins sûr.
Alors je vous le
demande : pour la planète, mais surtout pour ses habitants, s’il vous
plaît, retirez-vous au plus vite. Vous avez fait assez de tort, assez
de mal.
Pour sauver la
planète, mais surtout ses habitants, signez et faîtes signer le plus
largement possible le « Pacte contre Hulot ». Merci.
1 Grains de sel:
J'avoue bien volontier...j'ai été un peu naîf sur le coup !
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