18/08/2007

spécule, homme !..

imaginons un organisme banquaire étasunien, qui prête à un particulier pour l'achat d'un bien immobilier comme habitation principale...
ce prêt est consenti au prix du marché de ce bien...
quand les revenus de ce particulier sont faibles ou que la confiance du créancier est peu fiable, en bref, lorsqu'il y a risque de non paiement, le prêt est accordé sur hypothèque avec une surprime (pour gérer le risque!) qui se repartie soit dans les taux d'intérêt du prêt, soit dans sa durée...
le prêt consenti, qu'il soit fiable ou à risque, génère ainsi une plus value issue de l'application du taux d'intérêt sur la durée du prêt...

jusque là tout va bien, sauf que quand en temps que banque, on en est rendue à consentir des prêts à risque dont on sait que le paiement n'a pratiquement aucune chance d'arriver à son terme, on essaie d'assurer ses arrières (outre l'hypothèque prise sur le bien, qui elle ne garantie pas du paiement des intérêts, mais juste du remboursement du capital)...
une des manières d'assurer ses arrières, pour une banque c'est de chercher à obtenir auprès d'une autre banque ou de financeurs extérieurs, un prêt dont la caution est l'emprunt précédement consenti au particulier, mais cette fois, sur la valeur du capital cumulé des intérêts (ce qui vu le risque prix et la surprime appliqué, est déjà un multiple du capital précédement investi), et de faire travailler cet argent pour qu'il autofinance ses propres intérêts...

donc, cet argent est prêté en priorité pour augmenter son rendement à des opérations boursières à très hauts risques qui rapportent dont beaucoup en intérêts (c'est le principe de la prise de risque qui se monnaye par des taux d'intérêts plus élevés)...

déjà, là on finance un risque élevé par un risque plus élevé, autant dire que c'est un peu comme si pour laver ses vitres au dixième étage, on montait sur une chaise bancale et fragile et que voyant qu'on ne s'est pas encore cassé la figure, on rajoute deux ou trois dictionnaires de tailles différentes et qu'on finise par se mettre sur la pointe des pieds pour terminer le travail...

mais en plus, cet argent prêté à des investisseurs boursiers, leur est prêté sur l'estimation des profits qu'ils escomptent, et selon un mécanisme boursier qui permet de prendre des réservations d'achat avec moins de dix pour cent de la valeur de la transaction, et de ne payer cette transaction qu'au moment d'en toucher la revente (pour les très courts termes), c'est à dire en n'engageant qu'une option de dix pour cent de l'achat et en ne touchant de la valeur de la vente que le solde diminué des 90 restants (soit directement les bénéfices, sans la dépense)...

la banque aura donc produit un titre pourri ( l'emprunt immobilier) comme garanti d'un emprunt d'une valeur qui lui est au moins trois fois supérieur, emprunt qu'elle utilisera comme capital (à hauteur de 10%) d'un prêt dans un rapport de 1 pour dix qui lui sera remboursé au solde de l'opération boursière associée...

là, on est déjà dans un rapport de 1 à 30 en masse monétaire...

quand tout se passe bien, c'est le souscripteur du premier emprunt qui rembourse pour la banque les intérêts de son emprunt, ainsi qu'une bonne partie du capital (le reliquat dépendant du différentiel entre les taux d'intérêts respectifs)...

quand tout se passe très bien ( et que la bourse monte), le second prêt de la banque (les 10%) sont également complètement couverts par le titulaire du prêt...

seulement voilà, tout ne se passe pas toujours très bien...
quand le marché de l'immobilier après avoir artificiellement monté par la surenchère d'achat générée par les fameux prêts à surprime, et après avoir épuisé le réservoir de la demande ou qu'une masse significative d'endettés ne pouvant plus faire face à leurs obligations de remboursement remettent en vente (à un prix soldé par rapport au marché) leur bien immobilier: c'est la baisse du prix de l'immobilier qui s'enclenche...
rendant les hypothèques encore plus pourries qu'elles ne l'étaient puisque prisent sur des biens dont la valeur vénale ne correspond plus à celles sur la base desquelles elles ont été prises...

mais s'effondrent aussi les garanties prises par les banques et les cours boursiers qui inquiets tendent alors à la baisse; compromettant le remboursement des 90% non soldés, auxquels se rajoutent de surcroit le montant des pertes qui sont elles aussi dues...

voilà pourquoi, les banques d'état sont obligées de renflouer les banques privées par capitalisation des dettes (ou hébergement des titres) avec des sommes dont le montant reste incompréhensible...
mais les conséquences trop bien connues, puique c'est de l'argent public qui éponge des dettes privées...

le plus étonnant, restant que les banques d'état ne trouvent pas un centime à investir dans la lutte contre le chomage, alors qu'elles consentent à laisser évaporer (littéralement) des centaines de milliards d'euros...

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