30/08/2007

c'est comme hanté...

L’école forme des citoyens.C’est-à-dire des gens qui ne se réduisent pas à leur qualité d’usager, de consommateur ou de guichetier, et qui n’agissent pas seulement selon
leurs émotions. Point trop d’école, donc ! Après trois mois d’expérience, on comprend bien aujourd’hui queNicolas Sarkozy n’a que faire de ces citoyens-là. Tout son système, au contraire, repose sur l’avilissement du citoyen en petit propriétaire gouverné
par ses émotions et jaloux de son pré carré. À chaque fait divers correspondent un discours, menton en avant, une cellule de crise, une promesse et peut-être même une loi. L’empressement à gaver une opinion légitimement bouleversée par des crimes qui font l’ouverture des journaux télévisés de solutions en trompe-l’oeil est devenu la marque de ce régime. Le discours politique peu à peu s’apparente à la loi de Lynch. Ce que les avocates Françoise Cotta et Marie Dosé ont appelé le « populisme pénal » (1).
La fièvre qui agite perpétuellement Nicolas Sarkozy échauffe notre démocratie. La politique qu’on nous propose devient la négation de toute politique puisque la loi finit par réaliser ce que, précisément, la loi devrait éviter : la réaction pulsionnelle et la
vengeance. Nous ne croyons pas exagérer en affirmant qu’une certaine
forme de barbarie culturelle et sociale guette. Le comble est peut-être atteint quand le président de la République demande à la ministre de la Justice de « réfléchir » à la possibilité de traduire devant un tribunal les criminels déclarés pénalement irresponsables. Régulièrement, certains États des États-Unis, comme évidemment le Texas, exécutent des débiles mentaux. Nous cheminons à grand pas vers cet idéal social.

politis

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