15/07/2009

dans sa maison un grand serf

le travail dominical, ça à, en bouche, comme un petit goût d'esclavage serv(e)ile...
surtout lorsque c'est justifié par des théories aussi profondes que : " si vous croyez que c'est mon boulôt de passer des coups de téléphone pour faire ouvrir les magasins pour que Mme OBAMA puisse faire quelques courses le week- end "...

on sent un peu le mors à défaut de sentir leur remords au retour de la domesticité, aux stigmates de l'impuissance, à l'écrasement de la volonté; qu'on nous vend ou qu'on nous loue sous le règne puissant et imaginaire du volontariat... comme si le volontariat consistait à abdiquer de sa volonté et de son pouvoir de refus...
et bien la plus noble expression de notre volonté serait de refuser, justement, en la circonstance de consommer le dimanche, ce qui serait compter sans les joyeux contempteurs du dimanche chômé, au nom de la modernité...
que ce jour commun de pure vacuité (et c'est là le réel enjeu), indépendamment du fait que par tradition il est concordant au jour, tiens donc, et comme c'est excitant : de soumission à la volonté de dieu, puisse être l'expression de cette liberté qu'est sensée nous apporter la modernité (faute de quoi elle reste vide de tout sens) leur échappe totalement, autant que l'opportunité qu'elle permettait de pouvoir échapper à la religion aliénante du veau d'or...

c'est le jeu même de cette opposition : domini/commun (ou banal) et serve (esclave)/vacante qui est l'enjeu représentatif de la condition dominant/dominé qui se réinstalle, quoi qu'en disent les détracteurs d'une telle grille, à la lecture de ce qu'il est convenu d'appeler encore et toujours par son nom le plus réaliste : la lutte des classes... au détail près qu'elle a la tendance fâcheuse de se réinstaller sous la forme la plus brutale d'un féodalisme clientéliste, ce qui la fait échapper à la pure logique marxiste...

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