09/02/2007

tes courbes, ma folle...

lu dans le magazine LA DECROISSANCE




en présentant l'idée de décroissance, nous sommes parfois confrontés à une incompréhension de nos interlocuteurs qui imaginent avec horreur, une récession perpétuelle. bien entendu, telle n'est pas notre proposition. nous proposons une sortie de l'idéologie de la croissance, qui passe par une nécessaire décroissance de notre empreinte écologique pour atteindre un niveau soutenable.
mais comme un dessin vaut mieux qu'un long discours, regardons plutôt ces courbes qui vont nous aider à comprendre ce que nous voulons dire.



cette première courbe décrit un monde matériel "magique". un monde dans lequel la limite esr dynamique : elle augmente avec le temps et à mesure que la variable augmente.
tout ira toujours très bien puisque la variable ne rencontrera jamais la limite.
un exemple : prenons pour variable la quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
la quantité de gaz émis augmente de plus en plus depuis deux siècles.
une limite dynamique correspondrait alors à une atmosphère dont le volume augmenterais en permanence.
il s'agirait donc d'une planète "magique" qui grossirait avec les variables qu'elle contient: nous sommes assez loin du monde réel.




deuxième courbe, cellede la sagesse...
la limite est reconnue comme statique et non plus dynamique : une limite fixe, indépendante du temps, existe dans le monde réel.
cette limite est perçue à temps et elle entraîne un comportement de modération au fur et à mesure que la variable se rapproche de la limite.
ce comportement de modération est celui que nous adoptons tous, quotidiennement, dans la vie courante. prenons un exemple , je suis à vélo, j'accélère, puis je vois un obstacle immobile : cet obstacle peut être vu comme notre limite statique .
j'adopte alors spontanément un comportement de modération : je freine pour adapter ma vitesse.
sur cette courbe, l'augmentation de la variable se réduit et s'arrête avant de percuter la limite.
un tel comportement nécessite d'avoir conscience de l'éxistence d'une limite statique et d'adapter en temps réel la variable au fur et à mesure que la limite se rapproche.


troisième courbe, celle qui se rapproche probablement de notre situation actuelle.
la limite est fixe et la variable est en croissance continue : elle finit par dépasser la limite.
ce dépassement entraîne une érosion de la limite : une baisse de sa capacité de charge.
un exemple : si on dépasse l'exploitation admissible d'une forêt en coupant trop d'arbres, elle ne peut se régénérer et le nombre d'arbres qu'il est possible d'abattre chaque année diminue d'autant plus.
dans cet exemple, la prise de conscience de l'érosion de la limite par l'exploitant conduit ensuite à une réduction forte de l'exploitation (avec retard par rapportà la courbe précédente) .
s'ensuit alors une période d'oscillations qui aboutit à un nouvel équilibre.
la période de "décroissance" est celle qui se situe au dessus de la double flêche.
l'objectif est bien d'atteindre ensuite un nouvel équilibre et non pas de continuer une recession infinie!
la décroissance n'est qu'un moyen, pas une fin en soi.




quatrième et dernière courbe, celle que nous souhaitons éviter à l'échelle globale.
la variable percute la limite, mais continue malgré tout à augmenter : la limite comme la variable finissent par s'effondrer irrémédiablement.

1 Grains de sel:

harissa a dit…

rien que des grillons, je n'ai capté que ça...