16/06/2009

sous le règne de l'ordre...


mettre des agents de sécurité, des portiques, des grilles, des barreaux, des filets anti-évasion, des uniformes rayés, tondre les enfants : les mettre en prison tout de suite, tuer leur imaginaire, leur capacité d'évasion, de rébellion, les priver de la désobéissance, les réduire au comportement de bétail par la peur...
quand une société ne rêve que de punir ses enfants elle est en mauvaise santé...
et l'oeuil éteint de la prof, qui regarde la scène comme un fait normal, comme la juste et proportionnée punition à la minuscule incivilité de l'élève... qui ne prend même pas acte des excuses de l'enfant duquel en revanche, est exigé le plus extrême formalisme dans l'expression de la politesse et du respect...
le prototype du formateur (qui met au format), en opposition au formateur (qui dispense une formation et permet de se former, prendre forme, se révéler)...
ce que ces adultes viennent de graver à jamais dans la tête de cet enfant, ce n'est pas la responsabilisation ou l'autodiscipline, c'est la notion indélébile qu'il est interdit de se faire prendre, à tout prix... et d'ailleurs, souvent au pire des prix : au prix du mensonge, de la fuite, de l'irresponsabilité, de la riposte violente, de l'effacement des témoins, parfois...

comment disent ils, déjà : sanctuariser les lieux d'enseignement...
la prochaine étape sera peut être d'en interdire définitivement l'entrée aux enfants...

et ce matin dans siné hebdo, je trouve ça :
S.H. : Cela passe peut-être d'abord par une réforme de l'éducation?

I.S. : Qu'est-ce qu'on entend par éducation? La sociologue Anne Querrien a travaillé sur l'école mutuelle", une école de pauvres sous la Restauration qui rassemblait 80 élèves de tous les âges pour un seul instituteur. ridée de base était que lorsqu'on a appris quelque chose, on rapprend à d'autres. Cette école à été fermée pour deux raisons.: d'abord, les enfants apprenaient trop vite, ce qui n'allait pas puisqu'il n'était pas question de les introduire à des savoirs réservés à l'élite, ensuite, ils n'apprenaient pas le respect du savoir, mais plutôt à se faire confiance. Ils ne se définissaient pas comme ignorants en demande de savoirs, mais comme capables d'apprendre et de coopérer dans ce but; chose insupportable du point de vue de l'ordre public. l'école obligatoire a pu réjouir les cœurs mais n'a pas été une grande conquête révolutionnaire.
Ça a été une étape décisive pour discipliner le peuple.Et ça l'est toujours, même si aujourd'hui cela ne prend plus.

je ne pouvais pas rêver mieux...

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